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4G: les opérateurs mis en demeure de résorber les zones blanches

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L'Autorité de régulation des télécoms a adressé une mise en demeure anticipée aux quatre opérateurs mobiles. Elle estime que les déploiements d'antennes-relais 4G en zone rurale sont trop lents.

La couverture en réseau 4G des zones blanches et des axes de transports est bien trop lente au goût du régulateur des télécoms. Prévu par l'accord passé entre l'État et les opérateurs début 2018, ce déploiement d'antennes-relais dans 5000 zones rurales grâce à de nouveaux sites dont certains seront mutualisés entre opérateurs ne va pas suffisamment vite. Il risque de ne pas respecter l'échéance de la fin 2020, selon des engagements pris par les opérateurs en échange du renouvellement à titre gracieux de plusieurs fréquences radio accordées il y a 20 ans, explique le quotidien Les Echos.

"Le régulateur n'a pas confiance dans les opérateurs, il estime que ce dossier traîne" selon une source proche du dossier, rapportée par le quotidien. De son côté, l'Arcep s'est refusée à tout commentaire, ne démentant cependant pas l'information relative à cette mise en demeure anticipée adressée aux quatre opérateurs.

Le lobby des opérateurs s'étonne de la mise en demeure

"Nous ne comprenons pas cette mise en demeure", s'est en revanche étonné Arthur Dreyfuss, président de la fédération française des télécoms (la FFT est le lobby des opérateurs), pour qui "le dispositif fonctionne et fonctionne même bien". "Les quatre opérateurs déploient et sont chaque jour sur le terrain pour faire face aux défis que cela implique", a-t-il assuré.

"L'Arcep est la bienvenue aux côtés des quatre opérateurs dans les territoires et se rendra ainsi encore mieux compte de la réussite collective en cours pour enfin régler le problème des zones blanches en France", a ajouté le président de la FTT.

Les opérateurs mobiles

Du côté des opérateurs, si l'on ne souhaite pas réagir, on souligne tout de même que "nous avons tous partie liée avec l'État et les collectivités, et cela avance bien, il y a même des missions de suivi dont fait notamment partie le régulateur". "Tous les quatre, nous avons respecté tous les points de passage, il y a des sujets sur lesquels on peut se montrer moins pressés mais celui-ci, il n'y a absolument pas débat", assure-t-on chez un autre opérateur.

L'Arcep avait réattribué en octobre 2018 plusieurs bandes de fréquences utilisées pour la 3G et 4G. Les autorisations devaient arriver à échéance entre 2021 et 2024 sans passer par une remise aux enchères des fréquences, comme c'est généralement le cas dans les processus d'attribution, en échange de nouveaux engagements de couverture de la part de Bouygues Telecom, Free, Orange et SFR. Ces derniers s'étaient alors engagés à accélérer le déploiement dans les zones blanches et à améliorer la couverture des axes de transport ainsi qu'à une meilleure couverture dans les bâtiments, en échange de cette réattribution.

Frédéric Bergé avec AFP