BFMTV
Strasbourg

Attentat à Strasbourg en 2018: le procès s'ouvrira en février 2024 devant la cour d'assises spéciale de Paris

Policiers le 13 décembre à Strasbourg, près de l'endroit où l'attentat a eu lieu. (image d'illustration).

Policiers le 13 décembre à Strasbourg, près de l'endroit où l'attentat a eu lieu. (image d'illustration). - Sébastien Bozon - AFP

Le procès de l’attentat du marché de Strasbourg s’ouvrira en février 2024 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris. Il se tiendra sur cinq semaines.

Le procès de l’attentat du marché de Strasbourg s’ouvrira en février 2024 devant la cour d’assises spécialement composée de Paris, révèlent Les Dernières Nouvelles d’Alsace.

Un peu plus de cinq ans après l’attaque meurtrière de Cherif Chekatt, qui a tué cinq hommes et blessé onze visiteurs avec un révolver et un couteau en plein marché de Noël de Strasbourg en décembre 2018, cinq personnes seront entendues du 29 février au 5 avril 2024.

Un ami et ancien détenu de l'assaillant renvoyé pour des qualifications terroristes

En décembre 2022, le parquet national anti-terroriste (Pnat) avait requis le renvoi de ces cinq hommes devant la cour d’assise spéciale de Paris, compétente pour statuer sur les crimes commis en matière de terrorisme, en ne retenant des qualifications terroristes qu’à l’encontre d’Audrey Mondjehi.

L’accusé, ami et ancien codétenu de l’assaillant, est renvoyé pour association de malfaiteurs terroriste et complicité d’assassinats et complicité de tentatives d’assassinats, notamment sur personnes dépositaires de l’autorité publique, le tout en relation avec une entreprise terroriste.

L’homme, âgé de 42 ans, de nationalité ivoirienne, est suspecté d’avoir assisté Cherif Chekatt, notamment en lui permettant de se procurer l’arme utilisée lors de l’attentat. Il a été écroué en décembre 2018. Il est toujours incarcéré et sera présenté sous escorte devant la cour d’assises spéciale de Paris.

Les quatre autres accusés, âgés de 32, 36, 37 et 82 ans, ont été placés sous contrôle judiciaire et comparaîtront donc libres. Le Pnat les a renvoyés pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un ou plusieurs crimes. La qualification terroriste n’a cependant pas été retenue, avait appris l’AFP d’une source judiciaire. Ils sont accusés d’avoir permis, à divers degrés, la fourniture d’une arme utilisée par l’assaillant lors de l’attaque.

Assaillant tué par la police

Le 11 décembre 2018, un peu avant 20 heures, Chérik Chekatt, délinquant multirécidiviste de 29 ans et fiché S pour radicalisation islamiste, avait pénétré dans le centre historique de Strasbourg où se tient le traditionnel marché de Noël. Armé d’un couteau et d’un vieux revolver, l’homme avait tué au hasard cinq hommes en déambulant dans les rues. Onze personnes avaient également été blessées.

Après l’attaque, Chérik Chekatt, blessé par des militaires, était parvenu à s’échapper en montant dans un taxi. Il avait été tué 48 heures plus tard par la police dans un quartier du Sud de Strasbourg où il a grandi. Les enquêteurs avaient ensuite découvert une vidéo d’allégeance au groupe Etat islamique sur sa clé USB.

Une soixantaine de parties civiles

D’après les DNA, plus d’une soixantaine de parties civiles déposeront devant la cour d’assises spécialement composée. Elles seront représentées à l’audience par une quinzaine d’avocats. Trois associations de victimes seront également présentes.

Audrey Mondjehi encourt la réclusion à perpétuité. Les quatre autres accusés risquent jusqu’à 10 ans d’emprisonnement.

C.L.