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Société

WikiLeaks: Paris ne confirme pas et soutient Washington

L'Elysée a refusé de réagir à la diffusion de documents confidentiels américains par WikiLeaks, mais se dit prêt à travailler avec les Etats-Unis sur ses conséquences diplomatiques. /Photo prise le 28 novembre 2010/ REUTERS/Gary Hershorn

L'Elysée a refusé de réagir à la diffusion de documents confidentiels américains par WikiLeaks, mais se dit prêt à travailler avec les Etats-Unis sur ses conséquences diplomatiques. /Photo prise le 28 novembre 2010/ REUTERS/Gary Hershorn - -

PARIS (Reuters) - La France s'est dite prête lundi à travailler avec les Etats-Unis sur les conséquences diplomatiques de la publication de...

PARIS (Reuters) - La France s'est dite prête lundi à travailler avec les Etats-Unis sur les conséquences diplomatiques de la publication de documents confidentiels américains par WikiLeaks.

L'Elysée a refusé de réagir à la diffusion de ces notes du département d'Etat et le ministère des Affaires étrangères n'a confirmé "aucun des propos" attribués à ses dirigeants dans les documents apparus sur le site internet spécialisé dans la divulgation de documents confidentiels.

Cinq grands journaux, dont en France Le Monde, ont commencé à divulguer une partie des quelque 251.000 télégrammes diplomatiques que leur a communiqués WikiLeaks.

Certains évoquent des dirigeants étrangers en des termes peu flatteurs. Nicolas Sarkozy y est qualifié, entre autres, de président "susceptible" avec un "style personnel".

Le président français est présenté en outre comme le chef d'Etat français "le plus pro-américain depuis la Seconde Guerre mondiale".

"On ne réagira pas sur WikiLeaks", fait-on savoir dans l'entourage de Nicolas Sarkozy.

Le ministère des Affaires étrangères, qui déplore une attitude "irresponsable" de WikiLeaks, a précisé que les Etats-Unis avaient prévenu la France de cette publication à venir. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton s'est entretenue au téléphone avec Michèle Alliot-Marie à ce sujet vendredi, a-t-il précisé lors d'un point de presse électronique.

L'IRAN "ÉTAT FASCISTE"?

"Nous avons indiqué à nos interlocuteurs notre disposition à travailler ensemble sur les conséquences" de cette divulgation, qui jette une lumière crue sur les coulisses de la diplomatie américaine, a ajouté le porte-parole du Quai d'Orsay.

Dans l'un des documents, le conseiller diplomatique de l'Elysée, Jean-David Levitte, estime que l'Iran est un Etat "fasciste" et qualifie le président vénézuélien Hugo Chavez de "fou" qui transforme son pays en nouveau Zimbabwe.

"Nous ne confirmons aucun des propos attribués à des autorités et des diplomates français dans ces documents", a dit le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Auparavant, le porte-parole du gouvernement, François Baroin, avait expliqué que la France était "très solidaire" des Etats-Unis dans cette affaire.

"Nous sommes évidemment préoccupés par la diffusion d'informations de nature confidentielle. La protection des Etats, c'est quelque chose de sérieux", a-t-il dit sur Europe 1.

"Nous sommes très solidaires de l'administration américaine sur la volonté d'éviter ce qui non seulement porte atteinte à l'autorité des Etats (...) mais met en danger des hommes et des femmes qui travaillent à la sécurité de leurs pays", a-t-il dit.

Selon Le Monde, certaines directives adressées aux ambassades des Etats-Unis montrent qu'il est demandé aux diplomates américains de se procurer les données personnelles, voire l'ADN de divers diplomates et dignitaires étrangers, dirigeants de l'Onu ou militants d'ONG, à des fins de renseignement.

Laure Bretton, édité par Gilles Trequesser