Virginie Despentes fustige les déclarations de Jospin sur le mariage pour tous

L'écrivaine a publié une tribune dans le magazine "Têtu", en réaction aux propos de Lionel Jospin concernant le mariage pour tous.

"Au départ cette histoire de mariage je n’en avais rien à faire. Mais à force de les entendre tous, cela commence à m’intéresser". Virginie Despentes ne digère pas les argumentaires des anti-mariage pour tous et compte le faire savoir.

L’écrivaine, auteure du célèbre Baise Moi, a ainsi répondu aux déclarations de Lionel Jospin. Invité du Grand Journal de Canal+, l’ancien Premier ministre s’était montré pour le moins réservé sur le mariage pour tous. "Mon parti a adopté cette position et je la respecte. Ce n’était pas la mienne au départ", ajoutant : "Ce que je pense c'est que l'idée fondamentale doit rester, pour le mariage, pour les couples et pour la vie en général, que l'humanité est structurée entre hommes et femmes."

"J'ai l'impression d'être punie car je ne suis pas hétéro"

Des propos qui ont suscité l’ire de Virginie Despentes, qui a réagi en publiant une tribune dans le magazine Têtu.

"J'ai l'impression qu'en tombant amoureuse d'une fille, j'ai perdu une moitié de ma citoyenneté. J'ai l'impression d'être punie. Et je ne vois pas comment le comprendre autrement. Je suis punie de ne plus être une hétérote, humaine à cent pour cent", déplore t-elle.

"Je ne vois aucun autre mot qu'homophobie pour décrire ce que je ressens d'hostilité à mon endroit, depuis quelques mois qu'a commencé ce débat. J'ai grandi hétéro, en trouvant normal d'avoir les mêmes droits que tout le monde. Je vieillis gouine, et je n'aime pas la sensation de ces vieux velus penchés sur mon cas et déclarant "déviante". J'aimais bien pouvoir me marier et ne pas le faire".

"Personne n'a à scruter à la loupe avec qui je dors avec qui je vis. Je n'ai pas à me sentir punie parce que j'échappe à l'hétérosexualité", a t-elle notamment expliqué.