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Société

Viols dans une école: marche silencieuse en soutien aux enfants

Des policiers devant l'entrée de l'école "Le Mas de la Raz" le 245 mars 2015 à Villefontaine

Des policiers devant l'entrée de l'école "Le Mas de la Raz" le 245 mars 2015 à Villefontaine - Philippe Desmazes, AFP

Environ un millier de personnes se sont rassemblées samedi à Villefontaine, pour une marche silencieuse de soutien aux victimes présumées de viols.

Dans l'Isère, une marche silencieuse en soutien aux enfants de l'école de Villefontaine, victimes présumées de viols par le directeur de l'établissement, a eu lieu samedi après-midi.

Après la révélation cette semaine d'une affaire qui a suscité l'émoi au sein de cette ville et bien au delà, les proches des familles des enfants scolarisés dans cet établissement se sont regroupés en collectif. Et les parents des écoliers ont décidé d'organiser un rassemblement "sans slogan, ni banderoles, par respect pour les enfants", a souligné Raymond Feyssaguet, le maire de la ville.

"C'est un recueillement et un soutien que l'on doit aux parents qui sont dans la souffrance. Cette marche a une vraie signification pour eux et pour leurs enfants, ils sont dans l'incompréhension", a ajouté Raymond Feyssaguet.

Le cortège s'est élancé depuis l'esplanade du Vellein, à Villefontaine, située près du théâtre de la ville et à un kilomètre de l'école primaire du Mas de la Raz, où le directeur, père de famille de 45 ans et enseignant, exerçait. La marche s'est achevée au sein de l'école primaire après un parcours d'un peu moins d'un kilomètre à travers la ville.

Le 24 mars 2015, vue de l'école de Villefontaine que dirigeait un homme mis en examen pour viols
Le 24 mars 2015, vue de l'école de Villefontaine que dirigeait un homme mis en examen pour viols © Philippe Desmazes, AFP

Le directeur de l'école écroué mercredi

Le quadragénaire a été mis en examen et écroué mercredi pour "viols aggravés, agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans, et acquisition et détention d'images pédopornographiques".

Dans une interview accordée vendredi soir au Dauphiné Libéré, l'épouse du directeur "culpabilise" car elle n'a "rien vu". "Comment n'ai-je ne rien pu voir en 18 années de vie commune? En vivant à ses côtés, en partageant sa vie, j'étais censée être la première à voir que quelque chose n'allait pas, mais je n'ai rien vu. Du coup, je me sens terriblement coupable aussi", a déclaré la mère de famille. "Ce fut très brutal, pour mes enfants, pour moi. Les enquêteurs m'ont entendue mardi. J'ai alors compris. Je culpabilise car je n'ai rien vu", a-t-elle ajouté.

Interrogée sur la condamnation de son époux pour recel d'images à caractère pédopornographique en juin 2008 (ndlr: six mois d'emprisonnement avec sursis et mise à l'épreuve durant deux ans avec une obligation de soins), elle a répondu qu'elle réalisait "seulement maintenant" qu'il lui avait raconté "des mensonges à l'époque". "Il m'a alors raconté que ce n'était pas lui qui avait consulté les photos, mais d'autres internautes, en m'assurant que la connexion wifi de la maison n'était pas sécurisée (...)", a-t-elle notamment dit.

De nouveaux faits potentiels

Jeudi, les parents de 14 élèves de l'école primaire ont signalé de nouveaux faits potentiels aux enquêteurs. Jusqu'alors, neuf plaintes de parents d'élèves, correspondant à deux garçons et sept filles âgés de 6 à 7 ans, tous scolarisés dans la classe de CP du directeur, ont été enregistrées par la justice.

Les ministères de l’Éducation nationale et de la Justice ont demandé vendredi une mission d'inspection pour déterminer comment le directeur a pu continuer à exercer, malgré une précédente condamnation pour des faits similaires.

"Il semblerait que cette condamnation n'ait pas été portée à la connaissance de l'éducation nationale", soulignent les ministres Najat Vallaud-Belkacem et Christiane Taubira dans leur lettre de demande d'une "inspection conjointe".

Vendredi, un instituteur des Yvelines de 63 ans a été mis en examen à Versailles et écroué. Il est soupçonné de viols et d'agressions sexuelles commis hors du cadre scolaire sur une fillette de son entourage familial dans le Rhône.

la rédaction, avec AFP.