Viande de cheval: le Secours Populaire distribue les invendus

Après le scandale qui avait éclaboussé l'industrie agro-alimentaire au printemps, une association caritative distribue des boites de conserve retirées des rayons.

"Il n'en reste presque plus", s'enthousiasme Jean-Louis Callens, responsable du Secours Populaire du Nord, contacté par BFMTV.com. Il y a un mois, il a reçu "10 tonnes" de produits contenant de la viande de cheval à la place du boeuf et retirés des rayons par le groupe Leclerc. Depuis, tout a été distribué aux 20.000 familles bénéficiaires de l'association.

"On attend encore un gros arrivage de 500 palettes, soit environ 250 tonnes de produits venant de chez William Saurin", explique-t-il encore. Uniquement des conserves, pas de produits frais mais les raviolis, cannellonis et autres pâtes bolognaises trouvent preneurs. "C'est bon!", assure Jean-Louis Callens qui assure les avoir goûtées. "Nous sommes, de toutes façons, dans une région où manger du cheval est une tradition. Et puis, notre affichage est clair, l'information est inscrite de manière claire au-dessus des palettes. Si les gens n'en veulent pas, ils n'en prennent pas."

"Il ne fallait pas tout détruire"

Mais comment a-t-il récupéré ces denrées? En mars, au moment où le scandale a éclaté et qu'il a vu les produits incriminés retirés des rayons, il a alerté les distributeurs et les industriels. Selon lui, 9 bénéficiaires sur 10 étaient prêts à manger du cheval, pour peu qu'ils soient informés de la composition des plats. "On avait raison, il ne fallait pas tout détruire."

Benoit Hamon, ministre de la Consommation, avait alors déclaré que les produits, s'ils satisfaisaient aux conditions sanitaires et de traçabilité, pouvaient être donnés aux associations caritatives. Encore fallait-il démarcher les géants de l'agroalimentaire pour récupérer les stocks.

C'est chose faite pour le Secours Populaire du Nord qui bénéficie de la proximité avec un centre Leclerc et qui jouit d'un espace de stockage suffisant pour accueillir les arrivages. Mais Jean-Claude Callens ne compte pas s'arrêter là. Il appelle les autres groupes alimentaires et de distribution à faire de même. "Avec les baisses des aides européennes, ces produits sont les bienvenus, ils tombent à point pour faire la soudure avec l'aide exceptionnelle qui pourrait arriver plus tard", plaide-t-il.

Possibilité de remise en vente

Dans le même temps, une lettre de la Direction générale de l'alimentation (DGAL), citée par Le Journal du Dimanche, indique que les produits peuvent à nouveau être remis à la vente, "à condition d'être ré-étiquetés". Mais de l'avis des responsables du Secours Populaire, l'opération coûterait trop cher pour qu'elle soit mise en place. 

Au niveau national, le Secours Populaire, contacté par BFMTV.com, indique qu'il va diffuser l'information et inciter les fédérations locales à se mettre en contact avec leurs habituels fournisseurs pour bénéficier des stocks.

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Violaine Domon