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Vers un remaniement en début de semaine prochaine ?

Nicolas Sarkozy, ici en discussion avec son Premier ministre François Fillon, pourrait annoncer en début de semaine prochaine un remaniement au gouvernement. /Photo prise le 9 novembre 2010/REUTERS/Eric Feferberg/Pool

Nicolas Sarkozy, ici en discussion avec son Premier ministre François Fillon, pourrait annoncer en début de semaine prochaine un remaniement au gouvernement. /Photo prise le 9 novembre 2010/REUTERS/Eric Feferberg/Pool - -

par Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry PARIS (Reuters) - La validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel ouvre la voie à un...

par Yann Le Guernigou et Emmanuel Jarry

PARIS (Reuters) - La validation de la réforme des retraites par le Conseil constitutionnel ouvre la voie à un remaniement du gouvernement, sans doute en début de semaine prochaine, selon des sources gouvernementales et de l'UMP.

Le maintien du Premier ministre François Fillon à son poste semble plus que jamais tenir la corde, même si la question n'est pas encore définitivement tranchée.

"Au petit déjeuner de la majorité ce (mardi) matin à l'Elysée, il a été question d'un remaniement qui prendrait forme ce week-end et serait annoncé au début de la semaine", a déclaré à Reuters une source proche du gouvernement.

"La loi sur les retraites devrait être promulguée dans les 48 heures et on devrait avoir le résultat des courses pour le remaniement en début de semaine", a renchéri un responsable de l'UMP sous le couvert de l'anonymat.

Nicolas Sarkozy a laissé clairement entendre à ses interlocuteurs que ce gouvernement, censé incarner une nouvelle étape du quinquennat, serait resserré et féminisé.

Sérieux prétendant au poste de chef du gouvernement, le ministre de l'Environnement Jean-Louis Borloo pourrait ne pas en faire partie : selon certains de ses collègues, il aurait fait savoir que, pour lui, "ce serait Matignon ou rien".

Ces propos qui lui sont prêtés sont toutefois catégoriquement démenties par son entourage et, à l'Elysée, on déclare qu'aucune décision n'a encore été prise.

Même si Nicolas Sarkozy souligne à l'envi qu'il ne veut pas se laisser imposer de calendrier, des voix se sont élevées, notamment celle du président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer, pour le presser de "conclure" un feuilleton qui sème le trouble depuis la rentrée au sein du gouvernement.

FENÊTRE DE TIR

L'Elysée s'était fixé deux contraintes pour la date du remaniement, la promulgation de la loi sur les retraites, validée mardi par le Conseil constitutionnel et la prise en compte d'un calendrier international chargé.

Celui-ci offre une première fenêtre de tir en début de semaine prochaine, entre le G20 de Séoul de jeudi et vendredi et le sommet de l'Otan des 19 et 20 novembre à Lisbonne.

Des sources proches du gouvernement maintiennent que le chef de l'Etat pourrait attendre la semaine du 22 pour agir.

Signe que l'échéance se rapproche, il a reçu plusieurs ministres en tête-à-tête le week-end dernier.

"Sa seule certitude à ce stade, c'est l'architecture du gouvernement, qui sera ramassé et paritaire" entre hommes et femmes, déclare le responsable UMP. "Cela veut dire 15 à 16 ministres, quelques secrétaires d'Etat et autour de 25 membres au maximum."

Quant au sort de François Fillon, "il aura tout le temps d'y réfléchir dans l'avion pour Séoul", ajoute ce responsable.

La cote du Premier ministre est remontée depuis qu'il a défendu son bilan la semaine passée et s'est implicitement déclaré candidat à sa propre succession.

Donné jusqu'alors favori, Jean-Louis Borloo, qui ne cachait pas ses ambitions, a vu son étoile pâlir à la suite de cafouillages dans la gestion de la récente crise des carburants.

Les coups de boutoir des élus de la composante gaulliste de l'UMP, majoritaires dans la formation, ont fait le reste, François Fillon étant plébiscité dans leurs rangs.

"Ce sera Fillon ou alors un saut générationnel", dit le responsable UMP à propos du choix du chef de l'Etat. Il ajoute que, si la deuxième solution l'emportait, le patron des députés UMP Jean-François Copé, déjà favori pour succéder à Xavier Bertrand à la tête du parti, présenterait le profil idéal.

Il fait valoir que la popularité dans les sondages de Jean-Louis Borloo est loin d'atteindre celle de François Fillon et que son profil "social", mis en avant par ceux qui voudraient le voir à Matignon, est contesté par les syndicats.

"Je ne reconnais aucune fibre sociale à une personne qui ne s'est pas exprimée sur le blocage du dialogue social" et en porte la responsabilité tout autant que les autres membres du gouvernement, a dit le week-end dernier le secrétaire général de la CFDT François Chérèque.

Edité par Yves Clarisse