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Société

Vers moins d'écarts démographiques entre les régions françaises

Les différences d'évolution démographique d'une région française à l'autre devraient s'atténuer au fil des ans, estime l'Insee, qui anticipe une hausse d'un peu moins de 15% de la population totale d'ici 2040. /Photo d'archives/REUTERS/Stephen Hird

Les différences d'évolution démographique d'une région française à l'autre devraient s'atténuer au fil des ans, estime l'Insee, qui anticipe une hausse d'un peu moins de 15% de la population totale d'ici 2040. /Photo d'archives/REUTERS/Stephen Hird - -

PARIS (Reuters) - Les différences d'évolution démographique d'une région française à l'autre devraient s'atténuer au fil des ans, estime...

PARIS (Reuters) - Les différences d'évolution démographique d'une région française à l'autre devraient s'atténuer au fil des ans, estime l'Insee, qui anticipe une hausse d'un peu moins de 15% de la population totale d'ici 2040.

Dans une étude publiée mardi, l'institut national de la statistique écrit que la population française atteindra 73 millions d'habitants au 1er janvier 2040, dont près de 71 millions en métropole, si les tendances démographiques actuelles se maintiennent.

La croissance de la population devrait rester soutenue dans les régions méridionales, sur la façade atlantique et en Rhône-Alpes, alors que certaines régions du quart nord-est devraient connaître une évolution moins marquée.

Champagne-Ardenne pourrait être la seule région du pays à subir une baisse de sa population entre 2007 et 2040 (de 2% sur la période selon le scénario central).

En métropole, le Languedoc-Roussillon restera sans doute la région la plus attractive, avec un bond attendu de 28,5% de sa population sur la période étudiée, juste devant Midi-Pyrénées (+27,9%).

Nord-Pas-de-Calais et Lorraine se situeraient parmi les régions les moins dynamiques, avec des hausses respectives attendues de 3,2% et 2,0% et pourraient même voir leur population diminuer après 2030, précise l'Insee.

L'Ile-de-France, qui regroupe près d'un cinquième de la population métropolitaine, devrait bénéficier d'une croissance démographique de 10,1% sur 2007-2040, inférieure à la moyenne.

VIEILLISSEMENT GÉNÉRAL, CORSE EN TÊTE

Conséquence du vieillissement de la population, le solde naturel (différence entre naissances et décès) contribuera sans doute moins à la croissance démographique qu'au cours des dernières décennies, explique l'étude.

"Davantage que le solde naturel, ce sont en effet les migrations entre régions qui deviendraient le principal moteur de la croissance démographique", ajoute-t-elle.

Mais là encore, toutes les régions ne seront pas sur un pied d'égalité: la façade atlantique pourrait voir la contribution des migrations se maintenir, voire augmenter, tandis que le Languedoc-Roussillon risque une baisse de son solde migratoire, actuellement l'un des plus élevés du pays.

A l'inverse, le Limousin et l'Auvergne pourraient voir leur attractivité s'améliorer.

Point commun sans surprise à l'ensemble des régions françaises: le vieillissement. L'âge moyen en métropole passera de 39,1 ans en 2007 à 43,6 ans en 2040 selon le scénario central retenu par l'Insee. "Sur ce seul critère, la France de 2040 s'apparenterait au Limousin d'aujourd'hui", précise-t-il.

Alors que l'Ile-de-France et le Nord-Pas-de-Calais, devraient rester les régions les plus jeunes, la Corse pourrait ravir au Limousin le titre de région la plus âgée de France dans 30 ans avec un âge moyen de 48,9 ans, dopé par l'afflux de retraités à la recherche du soleil.

L'Insee prévoit que la population des 60 ans et plus augmentera dans toutes les régions alors que celle des moins de 20 ans ne progressera que dans une région sur deux. Quant à la tranche intermédiaire (20-59 ans), dans laquelle se situent la grande majorité des actifs, elle verrait ses effectifs chuter de 13% en Lorraine et de 17% en Champagne-Ardenne.

Marc Angrand, édité par Patrick Vignal