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Ventes en hausse pour les soldes d'été malgré la conjoncture

Une semaine après le démarrage des soldes d'été, le bilan provisoire se révèle positif pour les ventes d'habillement malgré une conjoncture particulièrement déprimée. /Photo prise le 27 juin 2012/REUTERS/Vincent Kessler

Une semaine après le démarrage des soldes d'été, le bilan provisoire se révèle positif pour les ventes d'habillement malgré une conjoncture particulièrement déprimée. /Photo prise le 27 juin 2012/REUTERS/Vincent Kessler - -

par Pascale Denis PARIS (Reuters) - Une semaine après le démarrage des soldes d'été, le bilan provisoire se révèle positif pour les ventes...

par Pascale Denis

PARIS (Reuters) - Une semaine après le démarrage des soldes d'été, le bilan provisoire se révèle positif pour les ventes d'habillement malgré une conjoncture particulièrement déprimée.

A l'issue des six premiers jours de rabais, qui donnent traditionnellement de "la" de la tendance, le chiffre d'affaires des grandes chaînes de prêt-à-porter (Fédération des enseignes de l'habillement) était en progression de 12%, tandis que celui de l'Union du commerce de centre ville (UCV), regroupant les grands magasins, était en hausse de 10%, selon les chiffres publiés jeudi par l'Alliance du commerce.

Dans un marché de l'habillement plombé par la crise et qui a connu une chute historique de 17% au mois d'avril avec la pluie et l'attentisme précédant l'élection présidentielle, le beau temps a semble-t-il eu raison des hésitations des consommateurs.

"Nous avons été agréablement surpris", commente Jean-Marc Genis, président de la FEH, pour qui le "retour du beau temps a certainement joué" dans les intentions d'achat.

En repli continu depuis la crise de 2008, le marché français de l'habillement a reculé de 4,1% entre janvier et mai, selon les données de l'Institut français de la mode (IFM).

"La crise s'est installée, le contexte conjoncturel est plus qu'incertain, les volumes diminuent", constate Gildas Minvielle, responsable de l'observatoire économique de l'IFM.

Avec la dégradation de l'économie, les mesures d'austérité induites par la crise de la dette et la monté du chômage, les arbitrages des ménages ne se font guère en faveur des vêtements mais plutôt des produits technologiques, des vacances ou de la santé, explique Gildas Minvielle.

Depuis 2008, le marché a perdu 10% de sa valeur, totalisant aujourd'hui environ 27 milliards d'euros.

Les dépenses allouées au textile-cuir représente seulement 4% du revenu disponible des ménages dans l'Hexagone.

RABAIS MASSIFS DANS LE E-COMMERCE

Comme l'an dernier, les sites de commerce électronique ont mieux fait, avec une progression des ventes de "plus de 15%" par rapport à la même période de l'an dernier, selon la fédération du secteur (Fevad).

Avec la crise, les rabais ont été massifs dès le premier jour et la deuxième démarque, atteignant souvent 70%, est intervenue dès le premier week-end de soldes.

Bonne surprise pour le e-commerce, qui compte aujourd'hui pour environ 9% du marché de l'habillement, le panier moyen a "légèrement progressé", aux dires de la Fevad, par rapport aux 105 euros de 2011.

Par ailleurs, un rapport commandé par le ministère du Commerce au Credoc (Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie) et à l'IFM sur les soldes flottants préconise la suppression de ce système instauré en 2009, qui permet aux commerçants de vendre à perte pendant deux semaines en dehors des périodes de soldes réglementaires.

Les auteurs soulignent que ce système, très critiqué par les détaillants, n'a pas eu d'impact notoire, ni sur le niveau des ventes ni sur celui des prix et affirment que la quasi-totalité des professionnels de la distribution sont favorables à leur suppression.

Ils préconisent un retour à deux périodes de soldes de six semaines (contre cinq aujourd'hui), permettant d'éviter des "périodes désordonnées en dehors des soldes saisonniers" et préservant la durée totale des soldes pour les consommateurs.

Le ministre du Commerce Sylvia Pinel devrait trancher à la rentrée, après avoir réuni les représentants du secteur et des consommateurs.

Edité par Jean-Michel Bélot