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Société

Veilleur de nuit tué : les 7 mineurs libérés

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Un veilleur de nuit a été tué dans la nuit de samedi à dimanche dans un centre éducatif. Aucune charge n'a été retenue contre les mineurs qui étaient en garde à vue.

Dans les rues de Magnac-Laval, petite commune de Haute-Vienne, il est près de minuit samedi lorsque la gendarmerie reçoit un coup de fil d'un jeune adolescent affolé. Résident d'un centre éducatif, le garçon leur explique brièvement "avoir entendu du bruit et constaté que le veilleur de nuit de l'établissement", seul adulte alors présent dans le foyer, "avait été tué", selon des propos rapportés par le procureur de Limoges.

Sur place, pompiers et gendarmes constatent la macabre découverte. Francis Montmaud, âgé de 60 ans, gît dans une mare de sang, le corps lardé de coups de couteau. L'homme, employé de l'association gérant le foyer depuis 2001, n'avait a priori aucun ennemi connu. Marié et sans enfant, il était inconnu de la justice.

Qu'a-t-il pu se passer? Pour le moment, les circonstances de sa mort sont encore obscures. Les sept mineurs du centre éducatif qui y ont passé la nuit, âgés de 13 à 16 ans, ont été placés en garde à vue avant d'être relâchés dimanche dans la matinée. "Aucune charge n'a été retenue contre eux" a indiqué le procureur de la République, Michel Garrandaux, qui parle d'un meurtre perpétré "avec acharnement".

Des jeunes en difficulté, mais "pas des délinquants"

Le vice-procureur, George Borg a précisé que les auditions n'avaient rien donné samedi en fin de soirée. "Nous exploitons tant la piste d’un suspect provenant de l’intérieur que de l’extérieur de l’établissement", a indiqué le procureur. Pourtant, aucune trace d'effraction n'a été constatée.

Le centre éducatif de formation professionnelle, le Vieux Collège, abrité dans une immense bâtisse au sein d'un domaine de plusieurs milliers de mètres carrés, accueille au total 22 mineurs de 13 à 18 ans, placés par l’Aide sociale à l’enfance. Ce samedi, la plupart avaient regagné leur domicile respectif pour y passer la fin de semaine. "Ce sont des jeunes en grande difficulté, retirés à leur famille et rencontrant des problèmes familiaux, sociaux ou éducatif, mais il ne s'agit pas de délinquants", a insisté le procureur.

Le corps de la victime devrait être autopsié à Limoges en début de semaine, "ce qui permettra d'établir si l'une des blessures en particulier est à l'origine de la mort et si une ou plusieurs armes ont été utilisées contre lui", a précisé le magistrat. Depuis la découverte du corps, près de 70 gendarmes ont été déployés sur le terrain. L'arme du crime, elle, n'a toujours pas été retrouvée.

La rédaction