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Société

Val-de-Marne: la FCPE appelle les parents à ne pas envoyer leurs enfants l'école le 11 mai

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Photo d'illustration - Martin Bureau - AFP

La principale fédération de parents d'élèves, pas rassurée par le dispositif prévu par le gouvernement pour organiser la rentrée scolaire, demande aux parents d'élèves de ne pas conduire leurs enfants à l'école le 11 mai.

Organiser une rentrée scolaire en pleine crise sanitaire a tout du casse-tête, aussi bien du point de vue des écoles que des parents d'élèves. Le gouvernement a mis ce mardi sur la table un éventail de dispositions: une rentrée progressive sur la base du volontariat, avec des classes limitées à 15 élèves, des masques obligatoires pour les collégiens, une distanciation entre les tables, un respect des gestes barrières et la mise à disposition de gel hydroalcoolique. Mais il peine à convaincre.

Ces mesures sanitaires, la FCPE du Val-de-Marne les juge insuffisantes "sur les plans humains et matériels". Conséquence: la principale fédération de parents d'élèves, interrogée par Le Parisien, appelle au boycott de la rentrée scolaire.

"Patate chaude"

"On est les dindons de la farce, les annonces sont creuses, tacle la présidente de la FCPE 94, Nageate Belhacen, dans les colonnes du journal régional. Finalement on laisse les parents qui sont en situation pour beaucoup d'entre eux de pression économique et sociale prendre la responsabilité du risque de mettre leur enfant à l'école. Le tout en renvoyant la patate chaude aux maires et aux départements! Cela ne va faire que creuser un peu plus les inégalités territoriales et sociales."

Les parents d'élèves suivront-ils cet appel au boycott? C'est naturellement ce qu'espère Nageate Belhacen. Mais cette dernière craint "qu'ils ne tiennent pas sur le long terme. Les dispositifs d'accompagnement pour garde d'enfant et de chômage partiel ne suivront plus." 

Vers un droit de retrait des enseignants?

L'intéressée ne cache pas son désarroi: "Tout ça pour de la garderie organisée pour renvoyer les parents au travail, on ne va pas me dire que faire l'école en maternelle c'est important pour l'avenir. De qui se moque-t-on?"

La perspective d'une reprise n'enchante pas non plus les enseignants et anime les débats des syndicats. L'un d'eux, Sud Éducation 94, milite pour un droit de retrait des enseignants, plaide pour une reprise des cours au mois de septembre et brandit la menace d'une "action en justice contre le réouverture des écoles et établissements à compter du 11 mai."

Florian Bouhot