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Société

Vague de manifestations pour le mariage homo samedi en province

À Paris, le 16 décembre

À Paris, le 16 décembre - -

Les partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels se mobilisent samedi dans une vingtaine de grandes villes de province pour soutenir la réforme.

Les partisans du projet de loi ouvrant le mariage et l'adoption aux couples homosexuels se mobilisent samedi dans une vingtaine de grandes villes de province pour soutenir la réforme mais aussi pour riposter à la démonstration de force des anti le 13 janvier à Paris.

Avant la manifestation nationale en faveur du "mariage pour tous" prévue dimanche 27 janvier à Paris, la première vague de rassemblements, samedi après-midi, doit occuper le pavé de Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux, Nice, Rennes, Strasbourg, et d'une quinzaine d'autres villes moins importantes.

Lyon, Montpellier, Clermont-Ferrand, notamment entreront en lice le week-end prochain en marge de la manifestation nationale parisienne qui aura lieu deux jours avant le début des débats au Parlement le 29 janvier.

Même s'ils affirment ne pas vouloir entrer dans une guerre des chiffres avec les opposants, qui ont réuni 340.000 personnes le 13 janvier d'après la police, 800.000 à un million selon les organisateurs, les partisans du projet battent le rappel pour faire masse: tracts, relais sur les réseaux sociaux et aussi organisation des déplacements (TGV, bus affrétés, covoiturage...).

>> Comment compte-t-on les manifestants ?

Les conditions météo difficiles sur toute la France ne favorisent guère la mobilisation, mais les organisateurs sont déterminés : "Nous prouverons de nouveau (...) que cette question est soutenue par beaucoup de gens, bien au-delà des personnes homosexuelles. En effet, en permettant l'égalité des droits, c'est toute la société qui progresse", estime Nicolas Gougain, porte-parole de l'Inter-LGBT.

Le 16 décembre, entre 60.000 et 150.000 personnes avaient défilé à Paris, 200.000 en comptant les rassemblements de province de la veille, selon les organisateurs.

Comme en décembre, l'appel a été relayé par les syndicats (CFDT, UNSA, CGT, FSU, Solidaires...), par les associations de défense des Droits de l'Homme (Ligue des droits de l'Homme, SOS Racisme...) et aussi par les partis politiques (Parti socialiste, EELV, Front de Gauche...).

"L'exception" Haute-Garonne

Seule fausse note dans la mobilisation socialiste, la fédération de Haute-Garonne n'appelle pas à la manifestation de Toulouse. "Nous n'avons pas signé l'appel à manifester car il est question dans ce texte de PMA (procréation médicalement assistée) qui sera discutée au printemps dans le cadre de la loi sur la famille", a expliqué le secrétaire fédéral Joël Bouche, cité par le journal La Dépêche du Midi.

Le Mouvement des Jeunes Socialistes sera lui bien présent à Toulouse, de même que le PRG, dont le responsable départemental Nicolas Bapt déclare : "on est un peu embêté par l'appel à la PMA mais on ne va pas se cacher derrière ça".

Le PS reconnaît "l'exception" de la Haute-Garonne , mais son secrétaire national chargé des questions de société, Marc Coatanea, souligne que dans les départements, il y a "beaucoup plus d'initiatives que pour la précédente manifestation, c'est très net. Il y a une forme de fierté à se mobiliser et à ne pas laisser uniquement les anti s'exprimer".

Pour le mariage, contre l'homophobie

La plupart des associations mettent en cause les prises de position de l'église catholique. A Strasbourg, Patrick Lintz, représentant du mouvement homosexuel chrétien "David et Jonathan", souligne que "beaucoup de croyants ne sont pas d'accord avec l'Eglise catholique" et il estime que les manifestants du week-end dernier "amenaient un discours de haine".

À Toulouse, l'appel à manifester, samedi, dénonce aussi les tenants d'une société "(hétéro)sexiste et patriarcale" et réclame la stricte application des lois contre l'homophobie "y compris aux élu(e)s et aux responsables religieux".

Il insiste particulièrement sur la revendication de "rendre la PMA accessible à toutes les femmes qu'elles soient seules ou en couple", même si le sujet divise les élus socialistes.

BFMTV avec AFP