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Société

Une société de crédit assignée pour préjudice psychologique

L'assignation d'un organisme de crédit pour préjudice psychologique est une première en France

L'assignation d'un organisme de crédit pour préjudice psychologique est une première en France - -

Une ancienne femme de ménage de 69 ans, au bord du suicide, attaque en justice l'organisme qu'elle accuse de harcèlement. Suite au décès de son mari, elle avait du mal à rembourser ses dettes.

La procédure est une première en France.

Nicole Niot, une ancienne femme de ménage de 69 ans vivant à Reims, avait contracté en 2002 avec son époux une crédit de 8 000 euros auprès du Crédit Lyonnais.

Son mari décède; impossible pour elle de continuer à rembourser les échéances. Sa banque transmet donc son dossier à Crédirec, une société de rachat de crédit spécialisée dans le recouvrement de créances.

Dès lors, elle affirme avoir vécu un véritable harcèlement pendant 18 mois. Malgré, selon elle, l'envoi de plusieurs chèques, Crédirec l'aurait appelée jusqu'à quatre fois par jour pour que les remboursements s'accélèrent, avec parfois menaces d'envoi d'huissier.

En dépression, et prise d'envies suicidaires, Nicole finit par se tourner vers un avocat.

Ecoutez son témoignage

« A un moment donné, vous pétez un plomb et puis ça n'a plus été. Ca n'a plus été du tout...»

L'expertise psychiatrique révèlera un lien de causalité entre son état psychique et les demandes incessantes de remboursement.

L'affaire sera examinée le 17 septembre devant le tribunal correctionnel de Reims. L'avocat de Nicole Niot réclame 10 000 euros pour préjudice psychologique.

La société de recouvrement affirme que les méthodes décrites ne font pas parties de ses procédés. Elle assure qu'une enquête interne a été ouverte, et que des sanctions seront prises s'il y a eu faute.

En 2005, ces organismes de crédit ont quasiment tous signé une charte pour éviter ce genre de dérives.