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Société

Une salariée licenciée pour avoir accepté des sandwiches périmés

L'enseigne Carrefour.

L'enseigne Carrefour. - Sergis Blog - Flickr - CC

Une employée de la sécurité du centre commercial Carrefour de Port-de-Bouc, près de Marseille, a été licenciée pour avoir récupéré des sandwiches périmés, destinés au personnel. Il étaient voués "à la poubelle", s'insurge Anne.

Agent de sécurité depuis deux ans dans le supermarché Carrefour de Port-de-Bouc, dans les Bouches-du Rhône, Anne vit des fins de mois difficiles. A 49 ans, cette mère vit seule avec ses deux enfants de 9 et 20 ans, depuis le décès de son mari. La moitié de son salaire mensuel de 1.250 euros lui sert à payer son logement.

C'est pourquoi, lorsque le jeune homme qui remplit le distributeur de sandwiches destinés au personnel lui en propose trois qui sont périmés plutôt que de les jeter, elle accepte.

"Il connaissait ma situation", remarque la quadragénaire. Mais mal lui en a pris. Deux chefs de la sécurité surprennent le préposé aux sandwiches en train de les glisser dans le véhicule d’Anne. L'affaire prend de l'ampleur.

"C'était destiné à la poubelle"

"J'ai accepté car je peux nourrir mes enfants avec. En deux ans, ce n'est arrivé que trois fois. Jamais je n'ai pensé à mal puisque c'était destiné à la poubelle", s'explique Anne dans les colonnes de La Provence. Aussitôt emmenée au PC de sécurité, on lui a dit qu'elle a commis "un vol" et ordonné de "quitter le site Carrefour".

Depuis, la quadragénaire a reçu un courrier l’informant de sa "mise à pied à titre conservatoire" de son employeur, Mondial Protection, et la convoquant à "un entretien préalable au licenciement".

"Une procédure non respectée" pour Carrefour

Contactée par le journal marseillais, la direction de Carrefour Port-de-Bouc a évoqué "un dysfonctionnement" tout en rappelant qu'Anne n'était pas leur employée. Pourtant, c'est bien le magasin qui a exigé son renvoi du site.

"Oui, parce que la procédure n'a pas été respectée: nous donnons aux associations tout ce que nous jetons", a expliqué Philippe Aslin, le directeur avant de concéder que, pour le distributeur destiné au personnel, "c'est la société qui gère ce dernier qui récupère les produits."

Ce dimanche matin, la direction nationale de Carrefour a réagi et s'est dit "très sensible à la situation" d'Anne. Elle a assuré qu'elle "était naturellement prête à l'accueillir dans le magasin de Port-de-Bouc".

P. P.