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Société

Une prime... ou un cadeau empoisonné ?

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Le minimum vieillesse augmentera de 5% en 2008. Et une avance sera bientôt versée aux retraités. Cadeau empoisonné ou bonne nouvelle, cela risque en tous cas de retomber sur le moral et le portefeuille des français.

Mercredi 6 février, Nicolas Sarkozy a annoncé, lors de l'ouverture de la conférence sur la protection sociale avec les syndicats, le versement au deuxieme trimestre d'une prime en faveur des 634 000 retraités qui touchent le minimum vieillesse. Il s'agit en fait d'une avance de 200 euros, à valoir sur la hausse de 5% programmée en 2008.

Sur la question délicate du financement de cette revalorisation du minimum vieillesse, le Chef de l’Etat est resté trés vague. Mais, étant donné que les solutions miracles n’existent pas et que les caisses de l'état sont vides, les économistes parient sur deux scénarios.

Les prélèvements obligatoires, comme la contribution sociale généralisée (qui finance déjà le fond de solidarité vieillesse), pourraient être revus à la hausse. Mais une augmentation de la CSG pourrait soulever la colère des Français, qui s’impatientent déjà de voir leur pouvoir d'achat augmenter.

Autre solution : l’Etat français pourrait choisir de laisser se creuser le déficit en espérant le retour de la croissance. Mais là encore, l’envers de la médaille pourrait faire mal : à 4 mois de la présidence française de l'Europe, avoir un déficit qui s'envolerait, serait du plus mauvais effet auprès de nos partenaires. Par ailleurs, la croissance s'annonçant plutôt en berne pour 2008, les marges de manœuvre du gouvernement semblent bien étroites.

Eric Héyère est directeur adjoint du département analyse et prévision de l'Observatoire français des conjonctures économiques. Il voit d’un très mauvais œil ces mesures envisagées pour financer l'augmentation du minimum vieillesse. Pour lui, c’est un cadeau empoisonné que le gouvernement a fait aux retraités.

La rédaction, avec Christophe Bordet