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Une nette majorité de Français craint un scénario à la grecque

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PARIS (Reuters) - Près de deux Français sur trois (62%) craignent que la France connaisse la même situation que la Grèce ou l'Espagne, soit 13% de...

PARIS (Reuters) - Près de deux Français sur trois (62%) craignent que la France connaisse la même situation que la Grèce ou l'Espagne, soit 13% de plus qu'en février dernier, selon un sondage Ifop pour le site d'informations Atlantico diffusé mercredi.

Cette préoccupation peut expliquer pourquoi Nicolas Sarkozy n'a été devancé au premier tour de la présidentielle que de 1,5%, souligne Jérôme Fourquet, directeur adjoint du département opinion publique à l'Ifop.

"Une partie de l'électorat, notamment les électeurs de François Bayrou, pourrait se tourner vers le candidat UMP au second tour, pas forcément par gaieté de coeur, mais parce que sur ce sujet, c'est lui qui apparaît comme le candidat le plus crédible", explique-t-il.

En février dernier, seulement 49% des personnes interrogées estimaient que la France pourrait connaître dans les prochains mois ou les prochaines années la même situation que la Grèce et l'Espagne.

Cette crainte est particulièrement forte parmi les électeurs du Front national, 83% se disant préoccupés par l'avenir de la France sur cette question de la crise de la dette.

Le pourcentage est de 67% chez les électeurs de François Bayrou, ce qui s'explique par le fait qu'il s'agit d'un thème central et ancien du candidat du MoDem, souligne Jérôme Fourquet.

Il est également élevé (65%) chez les électeurs de Jean-Luc Mélenchon, qui entendent sans doute dénoncer les attaques spéculatives des marchés qui pourraient intervenir, selon eux, dès le lendemain de l'élection, quel que soit le candidat élu.

Deux électorats se trouvent dans une position intermédiaire: celui de l'UMP pour qui la question de la dette est la première préoccupation mais qui ne craint qu'à 59% que la France suive les pas de l'Espagne et la Grèce. Enfin, les électeurs de François Hollande pour qui cette préoccupation n'est que relative : ils sont 41% à répondre "oui" à la question posée par le sondage.

Ce sondage a été réalisé du 28 avril au 1er mai auprès d'un échantillon de 939 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.

Gérard Bon, édité par Patrick Vignal