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Société

Une chaîne humaine autour de la centrale de Fessenheim

Plusieurs milliers de manifestants ont formé dimanche une chaîne humaine devant la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) pour demander la fermeture de la doyenne du parc nucléaire français. /Photo prise le 26 juin 2011/REUTERS/Vincent Kessler

Plusieurs milliers de manifestants ont formé dimanche une chaîne humaine devant la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) pour demander la fermeture de la doyenne du parc nucléaire français. /Photo prise le 26 juin 2011/REUTERS/Vincent Kessler - -

FESSENHEIM, Haut-Rhin (Reuters) - Plusieurs milliers de manifestants ont formé dimanche une chaîne humaine devant la centrale de Fessenheim...

FESSENHEIM, Haut-Rhin (Reuters) - Plusieurs milliers de manifestants ont formé dimanche une chaîne humaine devant la centrale de Fessenheim (Haut-Rhin) pour demander la fermeture de la doyenne du parc nucléaire français.

La manifestation, organisée par un collectif d'associations françaises, suisses et allemandes, était soutenue par Europe-Ecologie Les Verts (EELV) mais aussi par le Parti socialiste.

Les manifestants, qui s'étiraient sur quatre à cinq kilomètres, étaient au nombre de 5.000, dont une majorité d'Allemands, selon les organisateurs.

"On veut montrer que la chaîne de la vie est plus forte que la chaîne de la fission", a dit à Reuters Gilles Barthes, du Comité de sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin.

"On est là pour montrer que la sortie du nucléaire et l'arrêt de Fessenheim sont maintenant dans le projet du PS", a de son côté affirmé Cyril Schuh, ex-candidat du PS aux élections cantonales dans le Haut-Rhin.

Les manifestants se sont couchés sur le sol pour simuler les effets d'un accident nucléaire en Alsace.

Cette protestation était organisée à quelques jours de l'avis que doit rendre l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) quant à la poursuite de activité pour dix années de plus du réacteur numéro 1 de la centrale, en service depuis 1977.

L'ASN a déjà à plusieurs reprises laissé entendre que cet avis serait positif sous réserve de certains investissements à réaliser sur le site.

La ministre de l'environnement, Nathalie Kosciusko-Morizet, a toutefois annoncé vendredi dernier que le gouvernement attendrait le résultat des tests de résistance, décidés après la catastrophe de Fukushima, pour prendre sa décision.

Les opposants au maintien en activité de la centrale alsacienne, parmi lesquels désormais certains élus de droite, mettent en avant des points communs entre sa situation et celle de la centrale japonaise.

Ils rappellent que la centrale de Fessenheim est construite au bord du Rhin, sur une zone sismique attestée par le tremblement de terre qui a détruit la ville suisse de Bâle, à 40 kilomètres plus au sud, le 13 octobre 1356.

Ils pointent du doigt les risques d'inondation en cas de rupture des digues du Rhin canalisé ou d'un barrage en amont de la centrale.

Ces craintes ont également été exprimées par des élus des régions frontalières de Suisse et d'Allemagne où la sortie du nucléaire vient d'être programmée au niveau fédéral.

EDF et l'Autorité de sûreté nucléaire rétorquent que ces risques ont été pris en compte dans la conception de la centrale et sont régulièrement réévalués en fonction des nouvelles connaissances acquises.

Patrick Genthon, avec Gilbert Reilhac, édité par Patrick Vignal