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Société

Une affiche catholique privée de panneaux publicitaires

A droite, monseigneur Di Falco, év^que de Gap.

A droite, monseigneur Di Falco, év^que de Gap. - JEAN-PIERRE CLATOT - AFP

Monseigneur Di Falco, évêque de Gap (Hautes-Alpes), a assuré que l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) refusait de permettre à un visuel de l'Eglise catholique d'être affiché sur les espaces publicitaires pour des raisons politiques. Mais pour l'ARPP, c'est une question de droits.

"Votez Jésus!": la campagne 2017 pour le denier du culte du diocèse de Gap, au visuel adapté à la période électorale, devra se limiter aux églises et ne sera pas affichée sur les espaces publicitaires habituels. L'affiche représente Don Camillo, sur fond de drapeau tricolore et d'étoiles européennes, qui demande: "Seigneur, combien de voix allez-vous obtenir cette année pour le Denier?", tandis que le slogan affirme: "Votez Jésus-Christ, le seul qui n'a jamais changé de programme".

Mgr Jean-Michel di Falco Léandri a présenté ce vendredi cette campagne "à l'ensemble des prêtres et laïques du diocèse", tout en leur annonçant que "l'agence (de publicité) qui en fait la mise en place a fait savoir" que l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP) "n'autorisait pas l'affichage public car cela pouvait tourner en dérision les hommes politiques". L'évêque du diocèse de Gap et Embrun (Hautes-Alpes) a également tweeté sa déception avec ce même argument tout en assurant que les affiches seraient donc "placardées dans les églises et... au-dehors". "On verra si on a des problèmes et on fera face!" a assuré l'évêque dont le diocèse récolte chaque année environ 600.000 euros.

"Interdire? Ce n'est pas notre rôle"

Du côté de l'ARPP, on dément cette interprétation des faits. "Interdire? Ce n'est pas notre rôle et nous n'en avons pas les compétences juridiques!" a déclaré Stéphane Martin, son directeur général. La campagne est "amusante et bien vue mais c'est de la pub et il y a du droit: interrogés par l'afficheur pour des conseils, nous l'avons mis en garde contre de possibles problèmes juridiques", a précisé Stéphane Martin. "Y a-t-il les autorisations préalables nécessaires des ayants droit de Fernandel pour l'utilisation d'une référence à Don Camillo? De la Commission européenne pour la référence au drapeau européen? L'afficheur n'a soit pas eu les réponses, soit préféré ne pas prendre de risque", a-t-il ajouté, tout en soulignant la "sensibilité" de la question de la laïcité quand on voit un prêtre catholique sur le drapeau "emblème de la République".

R.V. avec AFP