Un "sommet sur la crise" après la chute du triple A
La rencontre, qui devrait durer toute la matinée, a lieu dans un contexte tendu après la dégradation financière de la France par l'agence Standard and Poor's. Les leaders de cinq syndicats représentatifs, Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Philippe Louis (CFTC), Bernard Van Craeynest (CFE-CGC), et de trois organisations patronales, Laurence Parisot (Medef), Jean-François Roubaud (CGPME) et Jean Lardin (UPA), sont conviés.
Annoncée au départ pour endiguer l'envolée du chômage à son plus haut depuis 12 ans, la rencontre a été saisie comme occasion par Nicolas Sarkozy pour exposer aux partenaires sociaux un paquet de réformes qu'il juge nécessaire pour doper la compétitivité des entreprises françaises.
La TVA sociale - pour alléger les charges pesant sur les entreprises-, le développement des accords compétitivité-emploi - pour la flexibilité du temps du travail - ou encore une taxe sur les transactions financières sont autant de mesures que le président de la République entend faire voter avant le scrutin présidentiel des 22 avril et 6 mai.
La transformation du sommet en un forum pour ébaucher des réformes structurelles est dénoncée par les syndicats pour qui la TVA sociale est à la fois une menace pour le financement de la protection sociale et un plan de rigueur pour les Français. Le patronat, en revanche, y est favorable.
La rencontre devrait accoucher de mesures qui semblent faire "consensus" comme le développement du chômage partiel - permettant à une entreprise en difficulté de réduire l'activité en maintenant ses salariés qui toucheront une indemnité - et la formation des demandeurs d'emploi.
Qualifiant la rencontre d'un "affichage" dans une séquence électorale, Bernard Thibault a appelé à des manifestations pour mettre la rencontre sous "la pression" des salariés. A Paris un cortège partira en début d'après-midi de la Place de la Bourse jusqu'à Saint Augustin.