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Société

Un soldat inconnu de la Première Guerre mondiale reconstitué en 3D

Un poilu dont le corps a été retrouvé en 2015 a pu sortir de l'anonymat grâce à la science et à la technologie. Après avoir été identifié par la génétique, son visage a été reconstitué en 3D.

80.000 corps de soldats français et allemands ayant participé à la Grande Guerre n'auraient jamais été retrouvés. Celui de Claude Fournier, mort pour la France en 1916 à Verdun, à l'âge de 35 ans, en faisait encore partie il y a moins de trois ans. 

Mais en mai 2015, un ouvrier du chantier de rénovation du Mémorial de Verdun découvre par hasard des ossements sous le parking du musée. Il s'agit des squelettes de trois soldats français de la Première Guerre mondiale, "complètement enchevêtrés mais quasiment complets" et "dans un "excellent état de conservation", selon les mots prononcés à l'époque par Bruno Frémont, médecin légiste à Verdun.

Recherche des descendants

Les ouvriers du site découvrent également une médaille à proximité des corps, sur laquelle le nom de Claude Fournier apparaît. "Cette plaque appartenait très vraisemblablement à l'un de ces trois soldats, mais on ne sait pas lequel des trois", déclarait alors Bruno Frémont. Après quelques investigations, les enquêteurs apprennent la date de naissance, la date de mort mais également le lieu de naissance du soldat: Colombier-en-Brionnais (Saône-et-Loire).

Comme le relate Le Parisien, le maire de la commune, interpellé par un article relatant ces découvertes, décide à son tour de mener son enquête, en cherchant de potentiels descendants encore domiciliés à Colombier-en-Brionnais. Il réussit par tomber sur la petite-nièce du soldat, qui le met en contact avec Robert Allard, petit-fils de Claude Fournier. Des analyses génétiques sont alors réalisées par l'Institut médico-légal de Paris, qui parvient à identifier l'un des trois squelettes comme étant le grand-père de Robert Allard.

Inhumé avec les honneurs de la France

Et les découvertes ne s'arrêtent pas là. Les enquêteurs cherchent désormais à attribuer un visage au soldat. L'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) entreprend alors une reconstitution faciale à partir de son crâne, en le scannant puis en réalisant des tests ADN. Quatre visages (photo d'illustration de l'article) sont alors déterminés par l'IRCGN. Ces visages sont ensuite comparés à une photo retrouvée par le petit-fils, sur laquelle apparaît Claude Fournier accompagné de 14 autres soldats. Quelques traits du poilu convergent avec l'un des quatre portraits robots présentés.

Après toutes ces trouvailles, Claude Fournier sera inhumé avec les honneurs de la France en février prochain, le jour du 100e anniversaire de la bataille de Verdun.

Céline Penicaud