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Société

Un nez électronique pour détecter cancers et pré-cancers de l'estomac

Un nez électronique mis au point par des Israéliens s'est révélé capable de détecter des changements dans l'haleine de personnes atteintes de cancer de l'estomac ou risquant d'en développer

Un nez électronique mis au point par des Israéliens s'est révélé capable de détecter des changements dans l'haleine de personnes atteintes de cancer de l'estomac ou risquant d'en développer - Pascal Pavani, AFP/Archives

Un nez électronique mis au point par des Israéliens s'est révélé capable de détecter des changements dans l'haleine de personnes atteintes de cancer de l'estomac ou risquant d'en développer, ouvrant la perspective d'un nouvel outil de diagnostic, selon un article publié mardi. Ce n'est pas la première fois qu'est testée la technique consistant à analyser chimiquement les composés organiques volatils (VOC en anglais) contenus dans l'haleine de patients pour déceler des cancers.

Un dépistage "non invasif et indolore"

On sait que la production de VOC est altérée chez des patients atteints de tumeurs malignes, sans qu'on comprenne avec précision les mécanismes biochimiques impliqués dans cette transformation. La détection de ces modifications par des appareils complexes fonctionnant comme des nez électroniques (voire par des chiens à l'odorat développé dans un essai autrichien en 2012) a déjà été expérimentée par le passé pour détecter des cancers du poumon ou du côlon.

Ce type d'approche a l'avantage de rendre le dépistage "non invasif, indolore et sans effet secondaire indésirable", met en avant une équipe de chercheurs israéliens et lettons qui se sont eux intéressés à la détection du cancer de l'estomac. La nouveauté de cet essai, conduit à Riga, en Lettonie, tient au nombre relativement important de patients testés. L'essai a, par ailleurs, cherché à distinguer les patients souffrant de cancers avérés de l'estomac, de ceux ayant des lésions gastriques "à haut risque" de développer plus tard un cancer et de ceux avec des lésions gastriques "à bas risque" de tumeur.

Au total 488 patients ont été testés, dont des personnes ayant déjà été diagnostiquées d'un cancer de l'estomac et d'autres porteuses de lésions gastriques avec différents profils de risque cancéreux.

Un test mené bientôt en Europe

De simples échantillons d'haleine ont été prélevés sur chacun des patients, qui avaient au préalable jeûné pendant 12 heures et ont été analysés en utilisant des détecteurs avec des nanoparticules d'or. Cette méthode mise au point à l'Israel Institute of Technology de Haïfa, s'est montrée capable de "distinguer efficacement" les patients souffrant d'un cancer de l'estomac, de ceux porteurs de lésions à "haut risque", de ceux ayant des lésions à "bas risque" et encore de ceux exempts de toute lésion gastrique.

Les chercheurs estiment que ce test "potentiellement bon marché" pourrait être développé pour surveiller l'évolution de patients souffrant de lésions précancéreuses pour savoir si celles-ci évoluent ou non vers des cancers. La technologie va être testée en Europe sur plusieurs "milliers de patients", certains porteurs de lésions précancéreuses, dans le but de "valider" la méthode.

La rédaction avec AFP