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Un millier de personnes aux obsèques d'Antoine Sollacaro

Environ un millier de personnes, parents, amis et acteurs du monde judiciaire, ont assisté vendredi à Propriano aux obsèques d'Antoine Sollacaro, l'avocat assassiné mardi à Ajaccio par deux tueurs à moto. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes

Environ un millier de personnes, parents, amis et acteurs du monde judiciaire, ont assisté vendredi à Propriano aux obsèques d'Antoine Sollacaro, l'avocat assassiné mardi à Ajaccio par deux tueurs à moto. /Photo d'archives/REUTERS/Gonzalo Fuentes - -

par Roger Nicoli AJACCIO (Reuters) - Environ un millier de personnes, parents, amis et acteurs du monde judiciaire, ont assisté vendredi à Propriano...

par Roger Nicoli

AJACCIO (Reuters) - Environ un millier de personnes, parents, amis et acteurs du monde judiciaire, ont assisté vendredi à Propriano aux obsèques d'Antoine Sollacaro, l'avocat assassiné mardi à Ajaccio (Corse-du-Sud) par deux tueurs à moto.

L'assassinat de l'ancien bâtonnier d'Ajaccio, âgé de 63 ans, a suscité une vive émotion dans l'île et sur le continent, où le gouvernement s'est dit déterminé à stopper la spirale de la violence en Corse.

Environ 200 voitures ont suivi le cortège funèbre parti d'Ajaccio à la mi-journée pour rejoindre la station balnéaire de 3.000 habitants. Dans un silence pesant, des centaines de personnes ont ensuite convergé vers l'église Notre-Dame de la Miséricorde, qui domine la mer.

Le président de l'Assemblée de Corse, Dominique Bucchini (PCF), a réaffirmé sa volonté de combattre la violence.

"Il faut un programme pour lutter contre la mafia sur dix ou quinze ans, j'attends de voir les propositions que fera le ministre de l'Intérieur (Manuel Valls) dont la visite est attendue à la mi-novembre", a-t-il dit aux journalistes.

Sur le parvis de l'église, une centaine d'avocats des barreaux d'Ajaccio, Bastia, Toulon, Paris, Marseille et Aix-en-Provence avaient revêtu en hommage la robe noire qui a également recouvert le cercueil lors de la cérémonie.

Le bâtonnier d'Ajaccio, Marc Maroselli a prononcé l'éloge funèbre et salué la mémoire d'un "juriste redoutable et clairvoyant, travailleur infatigable et opiniâtre, orateur courageux et brillant".

Lors de la messe, le diacre Antoine Peretti a exhorté dans son homélie "les gens à renoncer à la violence".

Le cercueil d'Antoine Sollacaro, porté par six avocats, dont ses quatre associés, a rejoint ensuite le caveau familial du cimetière marin de Propriano.

APPEL AU "TEMOIGNAGE SOUS X"

Le maire d'Ajaccio Simon Renucci (DVG) et celui de Propriano Paul-Marie Bartoli (DVG), ainsi que le président du conseil général de Corse-du-Sud, Jean-Jacques Panunzi (DVD), étaient présents.

Une information judiciaire confiée à trois juges d'instruction a été ouverte dans la journée par la juridiction interrégionale spécialisée de Marseille.

Le procureur Jacques Dallest a appelé au "témoignage sous X", c'est-à-dire sous couvert d'anonymat, pour tenter de faire avancer l'enquête.

Le bâtonnier ajaccien Marc Maroselli avait, la veille, réclamé le dessaisissement de la "juridiction d'exception", selon lui, de Marseille au profit du parquet d'Ajaccio.

Les enquêteurs de la direction régionale de la police judiciaire, épaulés par des policiers venus d'offices centraux, tentent de retrouver la moto de marque BMW GS 1200 qui a servi aux tueurs le 16 octobre.

Antoine Sollacaro a été abattu de neuf balles de 11,43 mm, dont cinq tirées dans la tête, alors qu'il était au volant de sa voiture sur un parking d'une station-service du centre d'Ajaccio. La scène a été filmée par des caméras de vidéosurveillance.

Le rapport d'autopsie a semblé conforter la piste d'un "contrat" car les tirs ont été effectués "à une courte distance", environ un mètre, par un homme qui est descendu de moto.

Selon une source proche de l'enquête, l'engin utilisé par le tueur et le pilote a été volé il y a deux mois dans un garage d'Ajaccio. Son propriétaire a été identifié et totalement mis hors de cause par la police.

Antoine Sollacaro était l'avocat corse le plus renommé. Il avait durant 35 années de barre, environ 75 acquittements à son actif dans plus de 300 procès d'assises.

Il avait été l'un des avocats du militant nationaliste Yvan Colonna, condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac en 1998.

Edité par Gérard Bon et Guy Kerivel