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Société

Un journaliste français probablement enlevé par les Farc en Colombie

Le journaliste français Roméo Langlois, correspondant de la chaîne d'information France 24, porté disparu après une attaque des Farc samedi, dans le sud de la Colombie, aurait été enlevé et fait prisonnier par la guérilla marxiste. /Photo non datée/REUTER

Le journaliste français Roméo Langlois, correspondant de la chaîne d'information France 24, porté disparu après une attaque des Farc samedi, dans le sud de la Colombie, aurait été enlevé et fait prisonnier par la guérilla marxiste. /Photo non datée/REUTER - -

Le ministère des Affaires étrangères a affirmé dimanche que le journaliste français porté disparu après une attaque des Farc samedi, dans le sud de la Colombie, aurait été enlevé et fait prisonnier par la guérilla marxiste. Il pourrait avoir été blessé au bras lors de sa capture.

Le journaliste français porté disparu après une attaque des Farc samedi, dans le sud de la Colombie, a semble-t-il été enlevé et fait prisonnier par la guérilla marxiste, a déclaré dimanche le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, qui précisait ce lundi « ne pas en avoir la certitude absolue ». Roméo Langlois, correspondant de la chaîne d'information France 24 en Colombie, aurait été enlevé lors d'un affrontement entre l'armée colombienne et les Farc. Le journaliste pourrait avoir été blessé au bras lors de l'attaque, a déclaré de son côté le ministre colombien de la Défense Juan-Carlos Pinzon. « Pour le moment, nous ne pouvons dire que ce que nous savons », a dit le ministre. « Tout le reste serait de la spéculation. Pour le moment, il a disparu. Nous appelons l'organisation terroriste des Farc, si elle le détient, à préserver sa vie et nous la tenons pour responsable de tout ce qui pourrait lui arriver s'il est entre ses mains », a-t-il ajouté.

« Un journaliste expérimenté »

Roméo Langlois, présent en Colombie depuis 12 ans, accompagnait les militaires pour un reportage sur la lutte contre le trafic de drogue et sur la destruction des laboratoires de cocaïne.
« Nous savons que c'est une région dangereuse. Nous sommes bien sûr inquiets, mais nous faisons confiance à Roméo qui connaît bien le terrain et qui a beaucoup d'expérience, explique Nahida Nakad, directrice des rédactions de l'Audiovisuel extérieur de la France (AEF). Ce n'est pas une tête brûlée, donc il ne serait pas allé dans un endroit où il y aurait de très gros risques. C'est un spécialiste des Farc. Il a dû avoir les bons réflexes, il n'a pas paniqué, ni fait ce qu'il ne devait pas faire. On espère qu'il aura la chance nécessaire pour pouvoir s'en sortir dans de bonnes conditions ».

« Il devrait être remis en liberté assez prochainement »

« J'espère ne pas me tromper, mais il devrait être remis en liberté assez prochainement, estime de son côté sur RMC le journaliste Maurice Lemoine, spécialiste de l'Amérique latine. Les Farc ont changé leur stratégie. Avant ils enlevaient des otages pour procéder à des échanges humanitaires avec leurs prisonniers retenus par le gouvernement colombien. Mais cette stratégie a échoué, et ils ont remis récemment en liberté leurs derniers otages politiques de façon unilatérale. Ils ne sont plus dans cette stratégie d'enlever des personnes, et notamment des journalistes étrangers. Ils savent bien que cela se retournerait contre eux ».

Une guérilla affaiblie

D’ailleurs, selon les analyses de l'état-major des forces armées, la guérilla est considérablement affaiblie après la mort de ses chefs, Raul Reyes, Victor Julio Suarez et Alfonso Cano, mais reste active grâce au maintien de cellules de commandement intermédiaires. Les membres des Farc, qui seraient encore 8 000 selon le gouvernement colombien, ont intensifié leurs attaques ces dernières semaines, surtout contre le secteur pétrolier. Bogota refuse d'entamer des pourparlers de paix tant que les guérilleros détiendront des otages et continueront d'attaquer des civils et des militaires.

La Rédaction avec Cécile Bourgneuf