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Société

Un jeune sur deux voudrait monter sa propre entreprise

51% des jeunes souhaitent monter leur propre entreprise, mais leur nombre n'a progressé que de 7% en sept ans en France, contre 32% en Italie.

51% des jeunes souhaitent monter leur propre entreprise, mais leur nombre n'a progressé que de 7% en sept ans en France, contre 32% en Italie. - -

Selon l’Agence pour la création d’entreprise, un jeune de moins de 25 ans sur deux souhaiterait monter sa propre entreprise. Pourtant, en France, la culture entrepreneuriale n’est pas développée et il est souvent difficile de monter son affaire, comme le racontent sur RMC de jeunes entrepreneurs qui se sont lancés dans l’aventure.

C’est un projet complexe à mettre en place et dont beaucoup se contentent souvent de caresser l’idée, mais il n’en finit pas de faire rêver : monter son entreprise ou se mettre à son compte fait envie à un Français sur trois, selon un sondage de l’Agence pour la création d’entreprise. Les cadres supérieurs qui sont tentés, ainsi que les jeunes. 51% des 18/25 ans souhaiteraient monter leur propre affaire.
Pourtant, au final, peu d'entreprises naissent chaque année en France. Sur les sept dernières années, dans l'hexagone, leur nombre a progressé de 7%, contre 32% en Italie et 22 % en Allemagne. En cause: le risque financier, mais aussi la difficulté de se faire une place sur le marché français. Pour favoriser le développement des entreprises, le gouvernement a lancé le 14 janvier les Assises de l'Entrepreneuriat, dont les conclusions doivent être rendues en avril.

« L’entrepreneur est encore suspect »

Bénédicte Samson, délégué générale du MOOVJE, aide les jeunes entrepreneurs à réaliser leur projet. Pour elle, « ce n’est pas si compliqué de créer, mais ça l’est de développer une entreprise ». Et tout ça à cause de la culture française. « On se rend compte que nos amis européens sont beaucoup plus dans cette culture de l’initiative individuelle. C’est vrai qu’en France est on est plus frileux et on a moins tendance à faire confiance à une jeune entreprise qui démarre car on n’a pas cette culture entrepreneuriale. L’entrepreneur est encore malheureusement suspect. Donc on a tendance à faire plu confiance à un mastodonte quand on a des achats à faire qu’à un jeune entrepreneur ».

« La culture entrepreneuriale n’est pas suffisamment forte»

Cette frilosité française, les trois fondateurs de Borderline, une entreprise de cocktails sans alcool, en pâti aussi. Après neuf mois de procédures, ils ont lancé la société il y a deux ans et continuent d’avoir des difficultés, comme l’explique l’un d’eux, Sébastien Spech : « Il faut trouver des financements qui acceptent de travailler avec des jeunes entreprises. La culture entrepreneuriale n’est pas suffisamment forte en France pour que les grosses boites se disent « génial, on va travailler avec une startup, ça va être cool ». Difficile donc, pour les trois hommes entre 24 et 27 ans, de se verser un salaire. « Heureusement, on a des banquiers avec qui on s’entend bien, on n’a pas besoin de 6 000 euros par mois, on s’en sort très bien en mangeant des pâtes et du riz… et parfois on met du beurre ». Peu importe, le plaisir d’être son propre patron l’emporte sur tout le reste : « On construit une marque, une histoire, c’est juste génial, ça vaut très bien de ne pas se payer de salaire pendant quelques temps ». Surtout que, après deux ans d’activité, leurs produits commencent à trouver des débouchés. Les cocktails Borderline sont désormais en rayon dans certains Carrefour.

« C’est plus un jeu qu’un travail »

A 27 ans, Scarlette Jaubert a lancé pour sa part son entreprise de préparations bio pour gâteaux et pâtisseries il y a trois ans. « C’est plus facile de monter sa boite tout de suite, justement parce que je n’ai jamais eu de salaire. Donc je pense que si j’avais commencé à travailler, à avoir un bon salaire, redémarrer, monter sa boite et repartir de zéro, ça doit être plus difficile. Aujourd’hui, je n’ai pas d’emprunt, pas d’enfant, pas de contrainte, rien. Plus tôt on monte sa boite, plus c’est facile, mais c’est quand même plus sympa de se lever le matin et mettre en place ses propres idées. C’est plus un jeu qu’un travail ».

Mathias Chaillot avec Céline Martelet