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Société

Un couple soupçonné de propagande jihadiste interpellé après un reportage de M6

La porte barrée du domicile du couple soupçonné de faire commerce de l'apologie du terrorisme, dans l'Ain, le 27 novembre 2014.

La porte barrée du domicile du couple soupçonné de faire commerce de l'apologie du terrorisme, dans l'Ain, le 27 novembre 2014. - BFMTV

Simple prosélytisme religieux ou propagande jihadiste? Un couple habitant l'Ain fait l'objet d'une enquête pour déterminer si son activité commerciale peut être assimilée à un soutien à Daesh, donc une apologie du terrorisme.

Un couple soupçonné de propagande jihadiste interpellé mercredi soir à son domicile d'Ambérieu-en-Bugey dans l'Ain par la gendarmerie, a vu sa garde à vue prolongée jeudi soir, a annoncé le parquet de Bourg-en-Bresse qui a ouvert une enquête préliminaire.

"Le parquet de Bourg-en-Bresse a ordonné une enquête préliminaire confiée à la Brigade des recherches de la gendarmerie nationale de Belley dns l'Ain du chef d'apologie du terrorisme", a précisé jeudi soir le procureur Denis Mondon, dans un communiqué.

Le couple a reconnu avoir vendu des drapeaux et plaidé qu'il s'agissait de simples objets en relation avec la foi musulmane et non de supports faisant l'apologie de l'organisation terroriste Etat Islamique (autrement appelée Daesh), selon le procureur.

Saisie d'"un important stock de livres, DVD, drapeaux" 

Sa garde à vue a été prolongée afin d'exploiter des ordinateurs saisis en perquisition et "de déterminer les circonstances précises de l'activité commerciale" et si les objets vendus faisaient effectivement l'apologie d'actes de terrorisme.

Selon le ministère de l'Intérieur, "un important stock de livres, DVD, drapeaux, etc. a été saisi", au domicile du couple. Celui-ci a été filmé en caméra cachée lors d'une enquête de M6 diffusée dimanche, consacrée au recrutement jihadiste en France et tournée en partie à Ambérieu-en-Bugey.

Jusqu'à sept ans de prison et 100.000 euros d'amende

Selon le quotidien régional Le Progrès qui a révélé l'information, l'opération menée par la compagnie de gendarmerie de Belley, appuyée par des renforts, a eu lieu dans un quartier du centre-ville de cette petite commune.

Dans l'enquête de M6, le téléspectateur découvrait le couple racontant faire commerce de drapeaux de l'EI sur internet, avec grand succès. Des habitants de la commune avaient reconnu leur quartier et identifié certains de leurs voisins dans l'émission.

Selon le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, "il s'agit de la première application de l'article 421-2-5 du code pénal, créé par la loi du 13 novembre 2014, renforçant les dispositions relatives à la lutte contre le terrorisme, réprimant l'apologie et la provocation au terrorisme". Cette disposition prévoit jusqu'à sept ans d'emprisonnement et 100.000 euros d'amende lorsque les faits ont été commis en utilisant internet.

D. N. avec AFP