BFMTV
Société

Un congé d'accueil de l'enfant à partager entre parents ?

Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) propose de créer en France un "congé d'accueil de l'enfant" de deux mois au total, réparti à parts égales entre la mère et le père, afin d'impliquer davantage les pères dans la vie familiale

Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) propose de créer en France un "congé d'accueil de l'enfant" de deux mois au total, réparti à parts égales entre la mère et le père, afin d'impliquer davantage les pères dans la vie familiale - -

PARIS (Reuters) - Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) propose de créer en France un "congé d'accueil de l'enfant"...

PARIS (Reuters) - Un rapport de l'Inspection générale des Affaires sociales (Igas) propose de créer en France un "congé d'accueil de l'enfant" de deux mois au total, réparti à parts égales entre la mère et le père.

Le but est d'impliquer davantage les pères dans la vie familiale, explique l'inspectrice de l'Igas Brigitte Grésy, qui a remis son rapport mardi à la ministre des Solidarités, Roselyne Bachelot.

L'Igas part du constat que l'inégal partage du temps parental et des tâches domestiques alimente toujours l'inégalité professionnelle entre hommes et femmes.

Si les femmes sont entrées en masse depuis les années 70 sur le marché du travail, les hommes ne font que de faibles incursions dans la sphère privée, dit cette étude.

Les femmes salariées gagnent encore 27% de moins que les hommes et pratiquent encore 80% des tâches ménagères lorsqu'elles sont en couple.

Les propositions visent à favoriser l'équilibre des responsabilités familiales pour éviter une trop grande modification de carrière pour les femmes après l'accouchement.

Brigitte Grésy propose donc de créer un "congé d'accueil" de l'enfant de huit semaines, à partager également entre les deux parents et à prendre à la suite du congé de maternité avec un bonus d'une semaine en cas de prise intégrale de son congé par le père.

Pour le père, l'actuel congé paternité, qui est de onze jours, serait donc remplacé par un congé d'accueil d'un mois. Pour la mère, l'actuel congé maternité, de seize semaines, serait découpé entre un "congé maternité" de douze semaines auquel s'ajouterait un "congé d'accueil" de quatre semaines.

Ce nouveau congé ne serait pas obligatoire pour des raisons juridiques et serait à prendre juste après le congé maternité.

Si l'un des deux parents ne veut pas bénéficier de ce congé, "il ne peut être reporté sur le conjoint et est, par conséquent perdu", a expliqué Brigitte Grésy sur Europe 1.

Cette mesure, qui revient à accorder quinze jours supplémentaires aux pères, coûterait 250 millions d'euros, a-t-elle précisé. Le congé maternité, lui, coûte environ 2,5 milliards d'euros.

Le rapport comporte au total 25 propositions visant à favoriser la paternité pour augmenter la parité au travail.

L'une d'elles vise à réformer le congé parental pouvant aller jusqu'à trois ans pour le faire passer à seulement un an. Toutefois, celui-ci serait payé plus, c'est-à-dire à hauteur de 60% du salaire antérieur, et ouvrirait droit à un congé de deux mois d'accompagnement non transmissible pour l'autre parent.

Gérard Bon, édité par Gilles Trequesser