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Société

Un apiculteur toulousain envoie des abeilles mortes au gouvernement pour alerter sur les pesticides 

Image d'illustration : une abeille butinant une fleur à Cologne, en Allemagne, le 6 mai 2019

Image d'illustration : une abeille butinant une fleur à Cologne, en Allemagne, le 6 mai 2019 - Oliver Berg - dpa - AFP

A l'occasion de la journée mondiale des abeilles, lundi, un apiculteur toulousain a envoyé des butineuses mortes au gouvernement pour alerter sur les pesticides.

Un apiculteur toulousain a décidé d'employer une méthode choc pour alerter sur la disparition des abeilles en France: glisser 20 grammes de butineuses mortes dans des enveloppes et les envoyer par la poste à Emmanuel Macron et aux membres du gouvernement. Olivier Fernandez, également président du syndicat des apiculteurs de Midi-Pyrénées, a profité lundi de la journée mondiale des abeilles pour démarrer son action, rapporte France Bleu Occitanie

"Si on prend les chiffres du ministère de l'agriculture, il y a une mortalité d'un tiers des ruches chaque année. C'est l'équivalent de la population française [d'humains] qui meurt chaque jour dans les ruches françaises: 67 millions d'abeilles", dénonce-t-il auprès de la radio. 

Dans un courrier, diffusé par France 3 Occitanie, le syndicat des apiculteurs de Midi-Pyrénées critique l'inaction du gouvernement et affirme que de nombreuses questions "restent sans réponse" comme celle de "la fin du glyphosate d'ici trois ans", de "la publication lisible des chiffres des pesticides en France", des "aides aux apiculteurs sinistrés" ou encore de "la destruction des nids de frelons asiatiques". 

"On enverra des abeilles mortes toute l'année"

En septembre 2018, le gouvernement a interdit par un décret cinq néonicotinoïdes jugés responsables de la baisse du nombre d'abeilles. Ces pesticides ont des effets néfastes sur les butineuses, comme le rappelle l'ONG Greenpeace sur son site internet: "ralentissement du développement, malformations, perte d’orientation (les abeilles ne retrouvent plus leur ruche), incapacité à reconnaître les fleurs, affaiblissement des défenses immunitaires". 

Il y a cependant urgence à agir, pour Olivier Fernandez, qui souligne que des dérogations récentes à l'interdiction d'utiliser des insecticides néonicotinoïdes pour trois cultures (la figue, la noisette et le navet) ont été prises.

"On continuera à envoyer des abeilles mortes toute l'année, on a acheté du stock en enveloppes. On continuera tant que le gouvernement ne s'occupe pas de protéger la biodiversité", promet-il auprès de France Bleu.
Clément Boutin