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Société

« Un amateurisme fou »

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Le procès des hormones de croissance qui s'ouvre mercredi 6 février, est à la fois un soulagement et une souffrance pour les familles des victimes.

Dans l'affaire des hormones de croissance, plus d'une centaine de familles demandent que la responsabilité des médecins soit reconnue. Jusqu'à présent, les prévenus ont toujours clamé leur innocence, leur ignorance même des risques de contamination pour leurs jeunes patients.

Pourtant, les familles de victimes mettent en évidence les conditions douteuses dans lesquelles les hypophyses ont été récoltées, sur des cadavres, dans des morgues ou des hôpitaux gériatriques. Les hormones étaient fabriquées dans des conditions artisanales à partir de ces glandes situées dans le cerveau. La juge d'instruction parle de graves fautes d'imprudence et de négligence, car des hormones contaminées ont été injectées à plus d'un millier de jeunes patients. Plus de 110 en sont morts, et près de 700 personnes sont encore menacées aujourd'hui, la période d'incubation de la maladie de Creutzfeldt-Jakob étant très longue, parfois plus de 20 ans.

Jeanne Goerrian est présidente de l'association des victimes de l'hormone de croissance, partie civile au procès. Elle a perdu son fils Eric à 24 ans, en 1994. Les médecins, aujourd'hui accusés, affirment qu'ils ne connaissaient pas les risques de contamination. Mais pour elle, il n’y a pas de doute, ils ont agi en connaissance de cause. Toujours en colère, elle dénonce « un amateurisme fou » (voir extrait sonore ci-contre)

La rédaction, avec Aurélia Manoli