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Société

Un 1er Mai pour peser sur un exécutif ferme mais contesté

Les plus grands syndicats français, les partis de gauche et les organisations étudiantes appellent à manifester samedi 1er mai pour l'emploi, les salaires et les retraites avec l'objectif de peser sur les décisions gouvernementales des prochains mois, en

Les plus grands syndicats français, les partis de gauche et les organisations étudiantes appellent à manifester samedi 1er mai pour l'emploi, les salaires et les retraites avec l'objectif de peser sur les décisions gouvernementales des prochains mois, en - -

Syndicats, partis de gauche et organisations étudiantes appellent à manifester ce samedi 1er mai pour l'emploi, les salaires et les retraites...

PARIS (Reuters) - Les plus grands syndicats français, les partis de gauche et les organisations étudiantes appellent à manifester samedi 1er mai pour l'emploi, les salaires et les retraites avec l'objectif de peser sur les décisions gouvernementales des prochains mois.

Dans leur ligne de mire : la réforme des retraites prévue avant la fin de l'année et un rendez-vous social avec le chef de l'Etat le 10 mai.

La CGT, qui appelle à "un grand 1er Mai unitaire" avec quatre autres syndicats (CFDT, FSU, Unsa et Solidaires), prévoit 284 rassemblements et manifestations dans toute la France. Force ouvrière manifestera en parallèle dans de nombreuses villes.

"C'est un cru plutôt positif", a déclaré jeudi le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault, selon qui le nombre de manifestations prévues est comparable à celui de l'an dernier.

"Ce qu'il faut obtenir, c'est une présence très massive de toutes les générations ayant la prétention de concourir à écrire le projet de loi sur les retraites", a-t-il ajouté sur France 2.

Evoquant la rencontre du 10 mai avec un président Nicolas Sarkozy au plus bas dans les sondages, Bernard Thibault a estimé que "s'il y a beaucoup de monde, ça nous donnera sans doute un peu plus de force pour discuter avec lui".

L'an dernier, 450.000 (selon le ministère de l'Intérieur) à 1,2 million de personnes (selon la CGT) avaient manifesté.

La gauche et les organisations étudiantes appellent également à défiler en ce jour de Fête du travail pour faire pression sur l'Elysée et sur le gouvernement.

"Un ministre du Travail, un gouvernement regarde toujours ça avec attention", a dit Eric Woerth jeudi sur France Inter.

Prié de dire si l'ampleur des manifestations influencerait la future réforme, le ministre du Travail a toutefois répondu : "Je ne le pense pas parce que c'est une nécessité de réformer le système de retraites."

"RIEN N'EST INÉLUCTABLE"

A l'aube de cette réforme, présentée par l'exécutif comme la priorité de 2010, les Français semblent tiraillés entre l'idée qu'une réforme est nécessaire et le désir d'éviter de lourds sacrifices, selon des sondages.

Le gouvernement a pour l'instant écouté les partenaires sociaux et des chefs de partis, sans présenter d'options précises, ce qu'il prévoit de faire à partir de la mi-mai.

Eric Woerth s'est cependant déjà clairement exprimé sur la nécessité de travailler plus longtemps pour assurer les besoins de financement croissants des différents régimes de retraite.

Pour y parvenir, il dispose de deux principaux leviers : le relèvement de l'âge légal de la retraite, actuellement à 60 ans, ou un nouvel allongement de la durée de cotisation nécessaire pour toucher une pension complète (41 ans en 2012), deux pistes que refusent ou contestent les syndicats.

Eric Woerth a dit que de nouveaux financements seraient trouvés - ce que demandent la gauche et les syndicats - mais qu'ils ne viendraient que compléter une réforme centrée sur la démographie.

"Je vois bien le gouvernement écouter, jouer la montre jusqu'à fin juin", a dit Bernard Thibault. "N'attendons pas et soyons nombreux dans les manifestations samedi."

Force ouvrière déclare pour sa part dans un communiqué que "ce 1er mai doit être l'occasion d'exprimer la conviction que sur ce dossier rien n'est inéluctable ou joué d'avance".

Selon le Conseil d'orientation des retraites, instance qui regroupe des partenaires sociaux, des parlementaires, des représentants de l'Etat et des experts, le déficit des régimes de retraite passera de 30 milliards d'euros cette année à 40 milliards en 2015 si rien n'est fait, pour atteindre jusqu'à 114 milliards par an en 2050.

La rencontre sociale du 10 mai aura quant à elle pour objet d'examiner les "questions économiques, industrielles et d'emploi afin de dresser un bilan partagé des mesures prises face à la crise et des suites qu'il convient de leur réserver", selon l'Elysée.

Jean-Baptiste Vey, avec la contribution de Laure Bretton, édité par Yves Clarisse