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Société

UE : La France frileuse face au fédéralisme

François Hollande et Angela Merkel

François Hollande et Angela Merkel - -

Les dirigeants européens se réunissent jeudi et vendredi à Bruxelles pour la 23e fois en deux ans. Objectif : reconstruire l'Union économique et monétaire. Angela Merkel prône même l'union politique, une idée temporisée par François Hollande.

Depuis le début de la crise au sein de l’Union Européenne en 2010, les chefs d’Etats européens se sont déjà réunis 22 fois. Ils doivent se réunir de nouveau, pour la 23e fois jeudi et vendredi afin de définir un plan global de reconstruction de l’Union économique et monétaire. Mais avant d’aller plus loin dans la politique économique de relance voulue par François Hollande, Angela Merkel souhaite plus d’union politique voire un vrai fédéralisme. Une idée temporisée par le Président français. Pourtant, beaucoup d'économistes et d'observateurs n'attendent rien de ce sommet, si ce n'est peut-être une feuille de route.

130 milliards pour la croissance

Quelques idées ressortent tout de même. D'abord celle de la croissance, que François Hollande a probablement réussi à faire apparaître noir sur blanc. Lors d'un sommet à quatre (France, Allemagne, Espagne, Italie) en fin de semaine dernière, un accord a été trouvé : 130 milliards d'euros serviront à la croissance, notamment en investissement dans des projets d'infrastructure. C’était le souhait de François Hollande qui pousse à une résolution rapide du problème de la croissance.

La solution aux problèmes européens viendra du fédéralisme

Pour Angela Merkel, c'est l'inverse. La chancelière a fait un geste en faveur de la croissance. Désormais, elle ne souhaite pas d’autres mesures tant que les Etats ne sont pas plus vertueux. Et surtout, pour Angela Merkel, la solution aux problèmes européens viendra du fédéralisme. Pour cela, la chancelière veut un vrai gouvernement à Bruxelles, un gouvernement qui dictera les politiques économiques, fiscales, et budgétaires des pays membres de la zone euro. La réflexion Allemande, c'est : « Nous avons une même monnaie, nous devons avoir une même politique économique ».

« L’identité culturelle n’est pas en danger »

Gaëtane Ricard-Nihoul est chercheuse, auteur du livre "Pour une Fédération Européenne d'Etats-Nations". Pour elle, les Français n’ont pas à craindre le fédéralisme : « Je crois qu’il y a toujours une difficulté a accepter l’idée qu’il va y avoir plus de partage de souveraineté. Les Allemands sont plus à l’aise avec le concept de fédéralisme parce qu’ils ont vu avec leur expérience que le fédéralisme a plutôt tendance à protéger les diversités. En réalité, l’identité culturelle n’est pas en danger. Il faut qu’il y ait plus de décisions collectives. Pour répondre à des défis économiques globaux, on a besoin de réponses au niveau européen. Le niveau national est trop étroit ».

La Rédaction avec Thomas Chupin