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Tristane Banon pourrait attaquer Strauss-Khan, mais en France

Tristane Banon (à gauche), une Française qui se dit victime d'une agression à caractère sexuel de la part de Dominique Strauss-Kahn, refuse toujours d'être associée à la procédure américaine, indique son avocat Me David Koubbi (à droite). Elle se réserve,

Tristane Banon (à gauche), une Française qui se dit victime d'une agression à caractère sexuel de la part de Dominique Strauss-Kahn, refuse toujours d'être associée à la procédure américaine, indique son avocat Me David Koubbi (à droite). Elle se réserve, - -

PARIS (Reuters) - Tristane Banon, une Française qui se dit victime d'une agression à caractère sexuel de la part de Dominique Strauss-Kahn, refuse...

PARIS (Reuters) - Tristane Banon, une Française qui se dit victime d'une agression à caractère sexuel de la part de Dominique Strauss-Kahn, refuse toujours d'être associée à la procédure américaine, indique son avocat.

Elle se réserve, en revanche, la possibilité d'agir en France, selon le droit français, précise Me David Koubbi, qui invite la presse française à ne pas tirer des conclusions hâtives des rebondissements aux Etats-Unis.

"Rien de ce qui se passera aux Etats-Unis n'aura pour conséquence d'augmenter ou de réduire le dossier de ma cliente", a-t-il dit vendredi à Reuters TV.

En 2002, la mère de Tristane Banon, une élue socialiste, avait dissuadé sa fille de porter plainte, ce qu'elle regrette aujourd'hui. Depuis, sa fille envisage une action en justice.

La justice américaine a libéré vendredi sans caution Dominique Strauss-Kahn et lui a rendu l'argent versé en garantie en raison de doutes sur la crédibilité de la femme de chambre qui l'accuse de tentative de viol.

Mais aucune des accusations retenues contre l'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) n'est abandonnée, a précisé le procureur général de New York.

Pour David Koubbi, "rien de ce qui se passe aux Etats-Unis et qui concerne Mlle Nafissatou Diallo et M. Dominique Strauss-Kahn n'a vocation à interférer avec le dossier" de Tristane Banon.

DEUX SYSTÈMES DIFFÉRENTS

"Depuis le début de l'affaire, j'indique qu'il y a deux systèmes judiciaires qui sont différents, celui auquel nous sommes soumis, qui est le système judiciaire français où il existe la présomption d'innocence, ce qui n'est pas le cas aux Etats-Unis, et je ne souhaite pas que les deux dossiers soient mêlés d'une manière ou d'une autre", dit-il.

Le défenseur ne veut donc pas, sur instruction de sa cliente, permettre à la justice américaine "d'empiler deux dossiers pour aboutir à la condamnation médiatico-judiciaire de M. Dominique Strauss-Kahn".

En revanche, si Tristane Banon "a quelque chose à dire judiciairement à M. Dominique Strauss-Kahn, cela sera fait sur le sol français et en application des principes qui régissent la justice française", insiste David Koubbi.

L'écrivain et journaliste avait déjà répondu par la négative à l'appel lancé par Kenneth Thompson, le défenseur de la femme de chambre du Sofitel qui avait demandé aux autres victimes potentielles de se faire connaître.

David Koubbi invite à la prudence sur les récentes révélations mettant en doute la crédibilité de la femme de chambre, regrettant que "chaque information qui nous parvient" soit traitée par la presse "comme si c'était la dernière."

"On pourrait considérer que Mlle Nafissatou Diallo ait pu mentir lors de son entrée sur le territoire américain, on pourrait considérer qu'elle ait pu être impliquée dans un réseau de blanchiment d'argent, et qu'elle ait pour autant été violée par M. Dominique Strauss-Kahn", explique-t-il.

"Nous ne comprenons pas ce qui se passe aux Etats-Unis lorsque nous sommes français et les Américains ne comprennent pas ce qui se passe en France", ajoute-t-il.

Pauline Mével, avec Gérard Bon, édité par Yves Clarisse

REUTERS