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Société

Toyota va produire en France pour le marché américain

25 000 Toyota Yaris à destination du marché nord-américain seront produites sur le site de Valenciennes.

25 000 Toyota Yaris à destination du marché nord-américain seront produites sur le site de Valenciennes. - -

Toyota Motor a annoncé dimanche son intention de délocaliser en France, à Valenciennes, la production de sa petite voiture hybride Yaris destinée aux marchés nord-américains à partir de mai 2013.

Toyota va transférer dans son usine de Valenciennes une partie de la production de sa Toyota Yaris 3e génération destinée aux marchés nord-américains et produite jusqu'ici au Japon. Quelque 25 000 exemplaires de cette citadine devraient ainsi être exportés chaque année, à destination des Etats-Unis, du Canada et de Porto Rico. Ce transfert requiert un investissement supplémentaire de huit millions d'euros pour adapter l'usine française de Toyota aux exigences spécifiques du marché nord-américain. Seuls les modèles à essence seront exportés en Amérique. Un chiffre toutefois minime rapporté aux 820 000 véhicules vendus par Toyota et Lexus sur le marché européen en 2011. « Ce n’est même pas sûr qu’ils y arrivent, parce que le marché des petites voitures aux Etats-Unis est quasiment inexistant », estime Denis Fainsilber, journaliste spécialiste du marché automobile aux Echos.

Le yen trop élevé par rapport aux autres devises

Deux explications à cette délocalisation explique Denis Fainsilber : le yen très élevé par rapport aux autres devises et la crise européenne. « Toutes les voitures que l’on fabrique en yen et qui sont importées ensuite, soit vers les États-Unis ou vers l’Europe, sont de toute façon extrêmement chères par rapport à leur prix de revient. Donc ça veut dire que la marge qui reste à la fin du mois au constructeur est extrêmement réduite », explique le journaliste. « La deuxième raison est l’effondrement du marché européen qui persiste, et qui libère de la place dans les usines européennes. »

Décision importante pour la direction, inutile pour la CGT

Une annonce qui satisfait Michel Gardel, le vice-président de Toyota Motor Europe : « Je pense que cette décision est très importante pour la France, d’abord parce que ça permet d’augmenter les exportations, ça sert la balance commerciale française, ça conforte l’emploi en France ». Autre son de cloche à la CGT, deuxième syndicat chez Toyota Valenciennes. « C’est une bonne nouvelle pour les actionnaires du groupe, mais pas pour les 700 intérimaires qui vont être jetés au chômage à la fin de la semaine, a déclaré Eric Pecqueur, responsable CGT de Toyota Valenciennes, ça ne va pas spécialement rapporter plus de boulot et d’emploi dans l’entreprise. C’est à peine 10% de la production globale de l’usine donc c’est très faible. Ils ne créent pas d’emploi mais ils nous font travailler plus vite, plus dur, le boulot fait par trois ouvriers aujourd’hui, il sera fait par deux. »

La Rédaction, avec Jamila Zeghoudi