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Société

"Tous les signaux sont au rouge": le cri d'alarme du président du samu social de Paris

Une personne sans-abri  sur les quais de Paris, en décembre 2017 (PHOTO D'ILLUSTRATION).

Une personne sans-abri sur les quais de Paris, en décembre 2017 (PHOTO D'ILLUSTRATION). - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Celui qui a pris la présidence du samu social de Paris il y a six ans, explique qu'il espérait alors faire des centres d'urgence de la capitale des "tremplins faire des solutions durables". Aujourd'hui, son constat est tout autre.

Éric Pliez, président du Samu social de Paris tire la sonnette d'alarme, dans une tribune publiée ce mardi dans le journal La Croix. "Le 115 de Paris n’a jamais connu une telle incapacité à répondre aux demandes qui lui arrivent", alerte-il, à quinze jours du début de la trêve hivernal. 

"Paris déborde. Tous les Parisiens en font le constat. Les professionnels de l’hébergement d’urgence sont à la limite de l’implosion", commence Éric Pliez. Celui qui a pris la présidence du samu social de Paris il y a six ans, explique qu'il espérait alors faire des centres d'urgence de la capitale des "tremplins faire des solutions durables". Aujourd'hui, son constat est tout autre.

Un manque de moyens

"Le 115 de Paris n’a jamais connu une telle incapacité à répondre aux demandes qui lui arrivent", déplore-t-il. Et de détailler: "l’hébergement pour la nuit suivi d’une remise à la rue se poursuit pour les 270 personnes qui, chanceuses, parviennent à obtenir une place chaque soir. Les temps de séjour dans tous les centres, qu’ils soient d’urgence, de soins ou de réinsertion, se prolongent jusqu’à devenir contre-productifs."

Le président déplore par ailleurs un manque de moyens pour mettre en place un suivi social des prises en charge médicale dans les centres d'hébergement. 

Les centres déjà submergés

"Tous les signaux sont aujourd’hui au rouge. Et la création de places, pour l’hiver, ne suffira en rien à soulager le secteur", continue Eric Pliez. Il appelle ainsi à créer massivement des places d'hébergement et à mettre en place une réelle stratégie de relogement pour les personnes hébergées dans le dispositif d'urgence. 

Selon lui, ces mesures ne peuvent se faire que si un véritable "plan régional associant État, région, métropole, départements, villes, associations et bailleurs sociaux" travaillent de concert. 

"Plus de 7000 personnes sont dans les rues, autant sont coincées dans des centres d’urgence et 45.000 personnes en famille vivent dans les hôtels. Il y a urgence à agir", conclut Eric Pliez. 
Cyrielle Cabot