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Tollé en France sur l'espionnage supposé de l'UE par Washington

L'espionnage américain des institutions européennes serait "inacceptable" et "scandaleux", a jugé dimanche le Parti socialiste français, au sein duquel certains prônent une remise en cause des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l'Union euro

L'espionnage américain des institutions européennes serait "inacceptable" et "scandaleux", a jugé dimanche le Parti socialiste français, au sein duquel certains prônent une remise en cause des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l'Union euro - -

PARIS (Reuters) - L'espionnage américain des institutions européennes serait "inacceptable" et "scandaleux", a jugé dimanche le Parti socialiste...

PARIS (Reuters) - L'espionnage américain des institutions européennes serait "inacceptable" et "scandaleux", a jugé dimanche le Parti socialiste français, au sein duquel certains prônent une remise en cause des négociations commerciales entre les Etats-Unis et l'Union européenne.

Le journal allemand Der Spiegel a fait état samedi de ces activités d'espionnage sur la base d'un document présenté comme provenant d'une des principales agences de renseignement américaines, la NSA, daté de septembre 2010.

"Si les révélations sur les écoutes américaines des institutions européennes s'avéraient exactes, alors il faudrait a minima suspendre les négociations du traité de libre-échange transatlantique", écrit le député Jean-Christophe Cambadelis, secrétaire national chargé de l'Europe et de l'international, sur son blog.

"L'Europe se déconsidérerait si elle passait l'éponge. Si la confiance n'est pas là, aucune raison de traiter", ajoute ce haut responsable socialiste.

Le premier secrétaire du PS, Harlem Désir, ne va pas jusqu'à brandir la menace d'une suspension des négociations mais juge que "des garanties sur les données personnelles sont un préalable à la conclusion d'un accord".

"S'il était confirmé que les Etats-Unis ont espionné des institutions de l'UE, peut-être même le Parlement européen, ce serait totalement inacceptable", a-t-il souligné à l'antenne de Radio J. "Si elle était confirmée (cette affaire) serait scandaleuse."

"IL FAUT QUE ÇA S'ARRÊTE"

L'un et l'autre rejoignent le député européen Vert Daniel Cohn-Bendit pour qui il "faut tout de suite interrompre" les négociations avec les Etats-Unis en attendant un accord sur la protection des données des institutions et citoyens européens, si les informations du Spiegel sont avérées.

La négociation d'une telle garantie peut prendre un ou deux ans mais sans elle "il n'y aura pas de négociation d'un accord de libre échange", a-t-il déclaré sur BFM-TV.

"Ces grands Etats (...) se croient tout permis", a-t-il ajouté. Mais "il faut que ça s'arrête. On ne peut pas, au nom d'une soi-disant protection contre les attentats, surveiller maintenant tous les citoyens, les institutions, le monde politique des autres."

Le président UMP de la Commission de la défense au Parlement européen, Arnaud Danjean, a pour sa part déclaré à BFM-TV qu'il n'était pas surprenant que les Etats-Unis espionne l'UE.

"Ça n'a rien de totalement illogique", a déclaré ce député européen pour qui cette affaire justifie cependant un "travail minimal d'enquête".

La présidente du Medef s'est quant à elle dite "choquée"

"C'est très grave et j'attends de l'Union européenne une réaction forte, sans pour autant, évidemment, casser toutes les relations", a déclaré Laurence Parisot sur Europe 1 et i>Télé.

Les Etats-Unis sont "un concurrent qui sait très bien respecter les principes essentiels de la démocratie sur son propre territoire. Quoique ... Mais qui, depuis toujours, ne respecte pas ces principes en dehors de son territoire", a-t-elle ajouté. "Il faut demander des explications."

Emmanuel Jarry