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Société

Tarifs d'EDF: l'Etat veut "protéger le pouvoir d'achat"

Le ministère de l'Energie a fait savoir mercredi que les décisions à venir sur les tarifs d'EDF seraient prises avec la volonté de "protéger le pouvoir d'achat des Français". /Photo d'archives/REUTERS/Amit Dave

Le ministère de l'Energie a fait savoir mercredi que les décisions à venir sur les tarifs d'EDF seraient prises avec la volonté de "protéger le pouvoir d'achat des Français". /Photo d'archives/REUTERS/Amit Dave - -

PARIS (Reuters) - Le ministère de l'Energie a fait savoir mercredi que les décisions à venir sur les tarifs d'EDF seraient prises avec la volonté...

PARIS (Reuters) - Le ministère de l'Energie a fait savoir mercredi que les décisions à venir sur les tarifs d'EDF seraient prises avec la volonté de "protéger le pouvoir d'achat des Français".

Selon Les Echos, l'électricien public a récemment présenté aux pouvoirs publics un document proposant un dispositif qui amènerait à augmenter la facture d'électricité des particuliers de 5,1% à 6,5% par an jusqu'en 2015, inflation comprise.

Dans l'entourage du ministre de l'Energie, Eric Besson, on indique qu'"EDF n'a pas transmis de demande d'augmentation des tarifs correspondant aux fourchettes citées".

"Au surplus, un document qui émanerait d'EDF ne saurait en aucune manière engager le gouvernement."

"Les décisions tarifaires à venir seront prises avec le souci de protéger le pouvoir d'achat des Français qui doivent continuer à bénéficier d'une électricité 40% moins chère que dans la moyenne des autres pays européens (grâce à la production nucléaire)", ajoute-t-on au ministère de l'Energie.

EDF souligne de son côté qu'il n'a pas fait de "demande formelle" de hausse des tarifs, sans pour autant se prononcer sur le document évoqué par Les Echos.

La fixation des tarifs de l'électricité en France ne suit pas de processus formel impliquant une demande d'EDF. Ces tarifs traditionnellement fixés mi-août par le ministère de l'Economie par arrêté, ont progressé de 1% à 3% par an depuis 2006.

Dans le cadre de la réforme du marché français de l'électricité (loi Nome), EDF demande que le prix de départ du nucléaire qu'il devra céder à ses concurrents soit fixé à 42 euros par mégawatt/heure - tandis que ses rivaux réclament 35 euros - et veut qu'il évolue progressivement vers 45 à 46 euros.

PROPOSITION DÉLICATE EN PÉRIODE ÉLECTORALE

Ce tarif de vente sera déterminant pour l'évolution des tarifs appliqués aux particuliers d'ici à 2015. Un porte-parole du ministère de l'Énergie a indiqué dimanche qu'il n'avait pas encore été fixé.

Le ministre chargé de l'Industrie et de l'Energie, Eric Besson, avait indiqué en février que ce prix devrait être fixé en avril.

Il a également déclaré à plusieurs reprises qu'une hausse des tarifs d'EDF était inévitable, notamment pour financer l'allongement de la durée de vie du parc nucléaire et le développement des énergies renouvelables.

Eric Besson a toutefois régulièrement fait savoir qu'il souhaitait "maintenir l'avantage compétitif du nucléaire au bénéfice des Français".

"La balle est dans le camp du gouvernement, qui voulait initialement trancher sur les modalités de la réforme la semaine prochaine, après le deuxième tour des élections cantonales. Aux dernières nouvelles, il table sur un nouveau délai de deux semaines", selon Les Echos.

L'Etat détient 84,5% du capital d'EDF.

En évoquant à l'été 2009 une hausse des tarifs de l'électricité en France de 20% sur trois ans ou plus, l'ancien PDG d'EDF, Pierre Gadonneix, avait déclenché une tempête politico-médiatique qui l'avait mis dans une position délicate vis-à-vis des pouvoirs publics.

En novembre de la même année, l'Etat nommait Henri Proglio pour lui succéder.

Vers 11h35, l'action de l'électricien progressait de 0,58% à 28,63 euros pendant que le CAC 40 gagnait 0,47%.

Des analystes basés à Paris ont jugé que la proposition d'EDF, si elle était confirmée, serait difficilement applicable à l'approche de l'élection présidentielle.

Benjamin Mallet, édité par Matthieu Protard