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Sylvia Pinel veut intégrer le tourisme au redressement productif

Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme considère le secteur touristique comme une carte maîtresse que le gouvernement compte utiliser pour mener à bien son projet de "redressement productif" du pays. /Photo d'archives/REUTERS/Go

Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme considère le secteur touristique comme une carte maîtresse que le gouvernement compte utiliser pour mener à bien son projet de "redressement productif" du pays. /Photo d'archives/REUTERS/Go - -

PARIS (Reuters) - Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme a présenté mercredi le secteur touristique comme une carte...

PARIS (Reuters) - Sylvia Pinel, ministre de l'Artisanat, du Commerce et du Tourisme a présenté mercredi le secteur touristique comme une carte maîtresse que le gouvernement comptait utiliser pour mener à bien son projet de "redressement productif" du pays.

L'Hexagone reste la première destination mondiale en nombre de touristes mais elle ne se classe qu'au troisième rang en termes de recettes touristiques, derrière les Etats-Unis, et depuis une dizaine d'année, l'Espagne.

Alors que les perspectives du secteur sont mitigées pour la saison qui commence, la ministre estime qu'il faut investir de nouveau dans les hébergements pour préserver l'attractivité de la France en la matière.

"Depuis de nombreuses années, la France vit sur ses acquis et n'a pas réussi à avoir une politique du tourisme structurée et ambitieuse" a-t-elle déclaré lors d'une conférence de presse.

Dans un ouvrage récent, l'ancien PDG de Saint-Gobain, Jean-Louis Beffa, proposait lui-même de faire de "l'art de vivre français"-et donc du tourisme - un des moteurs de l'économie française, en attirant la riche clientèle des pays émergents.

Cette manne est potentiellement gigantesque puisque, selon le ministère, les flux internationaux passeront en 20 ans de 980 millions actuellement à 1,8 milliard de touristes.

En ce début d'été, le marché français reste néanmoins plutôt morose, défavorisé par une météo peu clémente et une demande intérieure érodée par la crise.

"La prévision de la fréquentation totale pour la saison estivale 2012 devrait être égale à la saison passée, avec toutefois un sentiment de baisse", a estimé Jean Burtin, président de la Fédération nationale des offices de tourisme et syndicats d'initiative lors de la même conférence de presse.

"UN DROIT POUR TOUS"

Pour relancer le secteur, la ministre compte sur la coopération entre les acteurs publics et privés, afin de lier l'industrie touristique avec l'événementiel, la culture et le commerce. Elle souhaite également améliorer la qualité de l'offre, par la réhabilitation des hébergements, et l'amélioration des formations aux métiers du tourisme, ce qui pourrait potentiellement combler un déficit de 50.000 emplois non pourvus.

Au-delà des perspectives économiques, la ministre souhaite également ajouter un volet plus social à la politique touristique du gouvernement.

"Le tourisme demeure un facteur d'inégalités entre les Français que les politiques précédentes n'ont pas réduit" a-t-elle déclaré. "Les vacances sont un droit pour tous, et je souhaite que le plus grand nombre puisse en bénéficier".

Pour éviter de pénaliser les vacanciers les plus modestes, le gouvernement a décidé de reporter l'échéance de classification pour les campings du 23 juillet au 31 décembre. Les campings non classés auraient en effet été soumis dès l'été à un taux de TVA supérieur, alors que ce mode d'hébergement est privilégié par les moins fortunés.

Le nombre de Français envisageant de partir en vacances est en baisse par rapport à l'an dernier, passant de 34,7% à 32% pour le mois d'août, selon l'enquête de conjoncture réalisée par l'agence publique de développement touristique "Atout France".

Francois Charlottin, édité par Jean-Michel Bélot