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Société

Suicide à Thales : les syndicats veulent une enquête

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Les représentants du personnel du groupe Thales ont réclamé vendredi l'ouverture d'une enquête du Comité d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT), après le suicide d’une salariée du groupe

Une salariée de Thales a mis fin à ses jours dans un espace public dimanche après-midi, a-t-on appris vendredi de sources syndicales après que la direction a confirmé le drame. Cette quinquagénaire travaillait au siège du groupe à Neuilly-sur-Seine, dans les Hauts-de-Seine, en tant qu'assistante de direction.
La direction de Thales, sollicitée par l'AFP, s'est dite « très émue » de la disparition de cette salariée. Elle indique avoir été en contact régulier avec la famille et précise avoir « mis en place une cellule d'aide et d'écoute » pour les salariés. Selon Thales, la salariée occupait un poste d'assistante de direction « qu'elle avait souhaité ». Elle était « très bien intégrée professionnellement et très appréciée de sa hiérarchie qui est aujourd'hui profondément touchée par sa disparition ».

Les syndicats « soupçonnent » un lien avec le travail

Les représentants du personnel ont demandé une réunion extraordinaire du CHSCT, « afin de voter l'ouverture d'une enquête sur les conditions de travail dans l'établissement ». La direction indique qu'elle va « bien évidemment donner suite à cette demande ».
Selon la CFTC, qui « soupçonne »un lien avec le travail, la salariée « se plaignait d'une surcharge depuis des mois » et travaillait dans des conditions « anormales ».
Pour la CGT, ce lien est important à déterminer. Le syndicat relève que « de précédents suicides ont été reconnus comme accidents de travail chez Thales » et souligne que « le climat actuel et en particulier à Neuilly, crée une situation de stress énorme et de risques psychosociaux énormes chez les salariés ».
Le groupe Thales, ex-Thomson-CSF, un des fleurons français de l'industrie de la défense et des hautes technologies, est présent dans les domaines civils et militaires. Il emploie quelque 68 000 salariés, dont la moitié en France.
Les syndicats ont récemment dénoncé les orientations stratégiques de la direction, lui reprochant dans une lettre ouverte de mener le groupe « à coups de réorganisations et de coupes claires qui se suivent les unes après les autres (...) avec comme objectif la recherche de résultats financiers à court terme ».

La Rédaction, avec AFP