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Spaggiari n'aurait pas été le cerveau du "casse du siècle"

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PARIS (Reuters) - Albert Spaggiari n'a joué qu'un rôle secondaire dans le "casse du siècle" de juillet 1976 à la Société générale de Nice,...

PARIS (Reuters) - Albert Spaggiari n'a joué qu'un rôle secondaire dans le "casse du siècle" de juillet 1976 à la Société générale de Nice, affirme un homme se présentant comme le vrai cerveau au Journal du dimanche (JDD), paru samedi.

Sous le pseudonyme d'"Amigo", cet ancien truand marseillais donne également sa version du spectaculaire cambriolage dans un livre qui vient de sortir en librairie, "La vérité sur la casse de Nice".

Selon lui, Albert Spaggiari était juste un informateur, n'a pas participé au creusement du tunnel et n'y est descendu que le dernier soir.

"J'ai toujours eu du respect pour Spaggiari, mais il n'a été qu'un indicateur", dit-il. "Amigo" avance dans le JDD avoir lui-même écrit la célèbre phrase prêtée à Albert Spaggiari: "Sans arme, ni haine, ni violence."

En juillet 1976, 317 coffres de la Société générale de Nice furent vidés en un week-end après le creusement d'un tunnel de huit mètres entre les égouts et la salle des coffres. 317 coffres furent vidés pour un butin de 46 millions de francs de l'époque, soit 25 millions d'euros.

Appréhendé en 1977 pour avoir conçu et organisé le casse, Albert Spaggiari s'était évadé cinq mois plus tard du bureau du juge d'instruction, au palais de justice de Nice.

Ancien soldat de la guerre d'Indochine, partisan de l'OAS, écrivain et photographe, il narguera la police française durant sa cavale qui durera jusqu'à sa mort, en juin 1989 en Italie, devenant une "légende", surtout des milieux d'extrême droite.

"Amigo" affirme que le "casse", en dépit de son côté "espiègle" - le commissariat se trouvait à 100 mètres de là - n'avait aucun mobile politique. "On était des voleurs, on cherchait des occasions de voler", dit-il.

Selon lui, le groupe de voyous marseillais qui a réalisé l'opération a laissé Albert Spaggiari s'en attribuer la gloire car cela permettait d'écarter les soupçons des policiers, qui ont d'ailleurs entendu, puis relâché faute de preuves, son principal associé. "Presque tous les membres du groupe ont été interrogés, mais les enquêteurs n'ont jamais eu de preuves."

"Spaggiari n'a même pas participé au creusement du tunnel et n'est descendu que le soir où on est rentrés dans la salle des coffres", avance-t-il. "On ne pensait pas qu'il allait se déclarer comme le cerveau du casse."

Interrogé sur les mots célèbres attribués au photographe, il répond: "C'est moi qui les ai écrits. Les copains ont réécrit par-dessus pourqu'on ne puisse pas faire d'analyse graphologique."

Selon le JDD, d'autres livres écrits par d'autres complices sont prévus pour l'automne.

Gérard Bon, édité par Henri-Pierre André