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Soupçons de maltraitance en Ehpad: la famille de Françoise Dorin accuse le groupe Orpea de négligence

La fille et le petit-fils de la comédienne et romancière, morte de 2018 après avoir été pensionnaire d'un établissement du groupe Orpea, estiment qu'elle a été victime de négligence.

Des résidents d'Ehpad du groupe Orpea ont-ils été victimes de maltraitance? C'est ce que rapporte le livbre-enquête Les Fossoyeurs du journaliste Victor Castanet, dont Le Monde publie des extraits. Tandis que la direction du groupe s'en défend, la famille de Françoise Dorin, morte en 2018 à 89 ans, témoigne sur BFMTV de sa propre expérience.

Selon sa fille, Sylvie Mitsinkides, la comédienne et auteure a été emportée par un choc septique à la suite d'une "négligence" de l'établissement Orpea de Neuilly-sur-Seine, où elle était pensionnaire.

"Elle a déclaré une escarre très rapidement qui n'a pas été soignée comme il faut et qui a dégénéré, elle n'a pas eu de soins d'un médecin. On m'a dit que ce n'était rien, que tout allait bien, et quand on s'est un peu affolé il était déjà trop tard et elle a fait un choc septique à la suite de ça. C'est un manque de vigilance, une négligence, un dysfonctionnement. Et tout cela a amené au déces de ma maman."

Sylvie Mitsinkides rapporte également que sa mère a perdu du poids très rapidement: "Je pense que quand on souffre, on n'a plus faim", explique-t-elle. "Au niveau de la table, je n'ai rien à dire. Moi, ce que je reproche, c'est que la vitrine ne soit pas au niveau des soins. Or ce n'est pas un hôtel, mais un Ehpad. C'est au niveau des soins que j'ai des choses à reprocher à Orpea."

"On n'a jamais appelé le médecin généraliste de ma mère"

Elle assure également que les équipes d'Orpea ont reconnu des "dysfonctionnements": "J'ai beaucoup entendu ce mot-là. Le medecin qui s'occupait partiellement d'Orpéa a été alerté très longtemps après la déclaration de cette escarre, ce qui est bénin à la base et qui s'est transformé en drame. On n'a jamais appelé le médecin généraliste de ma mère."

Même opinion opour Thomas Mitsinkides, petit-fils de Françoise Dorin et fils de Sylvie Mitsinkides, qui avait publié un commentaire au vitriol sur Google au sujet de l'établissement. "C'est de la non-assitance, c'est de la négligence", assure-t-il au micro de BFMTV:

"Elle était visitée quotidiennement, donc il ne pouvait pas y avoir de maltraitance. Mais il y a eu, apparemment, une négligence. J'ai appris, en lisant 'Le Monde' quatre ans plus tard, que le matelas anti-escarres qui avait été commandé et qui avait mis 48 heures à venir parce qu'ils n'en avaient pas sous la main, ce qui est quand même un peu bizarre pour un Ehpad, etait défectueux. Et ça, je l'ai appris comme ma mère, hier."

Olivier Véran promet de "faire la lumière"

"Il peut y avoir une erreur, parce que malheureusement l’erreur est humaine" a déclaré Jean-Christophe Romersi, directeur général d'Orpea France, sur BFMTV. "Mais ce que je voudrais absolument démentir avec force c’est la moindre volonté, la moindre négligence, nous ne sommes absolument pas dans ces registres".

Interpellé à ce sujet lors de la séance de questions au gouvernement, Olivier Véran a promis de "faire la lumière" sur la véracité des allégations concernant ces Ehpad et n'a pas exclu de diligenter une enquête de l'inspection générale.

https://twitter.com/b_pierret Benjamin Pierret Journaliste culture et people BFMTV