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Six mois de plus pour peaufiner la reprise de Kem One

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LYON (Reuters) - Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé jeudi de six mois la période d'observation du groupe pétrochimique Kem One, né de la...

LYON (Reuters) - Le tribunal de commerce de Lyon a prolongé jeudi de six mois la période d'observation du groupe pétrochimique Kem One, né de la cession des activité vyniliques d'Arkema au groupe américain Klesch l'an dernier.

La juridiction a par ailleurs fixé au 12 décembre la date de sa prochaine audience qui devrait désigner un repreneur à Kem One placé en redressement judiciaire en mars dernier.

Les fonds d'investissement américains Sun capital Partners et Open Gate Capital, ainsi que le syndicat CGT, qui a fait une offre s'appuyant sur les collectivités publiques, sont sur les rangs pour reprendre ce groupe qui emploie 1.800 personnes en France.

Ce délai supplémentaire devrait permettre aux candidats de poursuivre leurs négociations, à la fois avec l'actuel propriétaire, Gary Klesch, et avec les créanciers du groupe.

Les repreneurs potentiels conditionnent notamment leur offre au fait que Gary Klesch cède symboliquement les avoirs aval du groupe, jugés plus rentables.

"Ed Horn, le directeur général de Klesch, a confirmé à la barre que les titres seraient cédés pour un euro symbolique", a indiqué à la sortie de l'audience Alain Ribeyre, avocat de Kem One.

"Attention, rien n'est encore signé ", a relativisé Cédric Porin, avocat du CCE de l'entreprise, parlant "d'accord oral".

EFFACEMENT DE LA DETTE ?

Il a également indiqué que les repreneurs avaient fixé comme condition suspensive l'effacement de la dette contractée auprès des fournisseurs d'énergie et de matières premières. Cette dette, qui s'élève à 140 millions d'euros, concerne les sociétés Total, Arkema et EDF.

Quant à la créance des petits fournisseurs de Kem One, qui s'élèverait à près de 90 millions d'euros, les candidats américains proposent de la solder immédiatement au tiers, ou en totalité sur sept ans pour Open Gate Capital ou sur dix ans pour Sun Capital Partners.

Sur l'aspect social, les repreneurs présentent des offres similaires, Open Gate Capital envisageant la suppression de 130 emplois et son concurrent entre 120 et 140 emplois.

"Les syndicats ont acté cette proposition mais refusent en revanche celles qui envisagent de geler les salaires pendant deux ans et de renégocier les contrats de mutuelles", a précisé maître Cédric Porin.

Pour prendre sa décision, le tribunal de commerce de Lyon devrait également se pencher sur les surfaces financières présentées par les deux investisseurs américains. Open Gate Capital présente un chiffre d'affaires annuel de 2 milliards de dollars et Capital Partners 30 milliards de dollars.

Pendant l'audience, quelque 200 salariés de l'entreprise ont manifesté devant le tribunal, répondant à l'appel de la CGT opposée aux projets de reprise extérieure du groupe.

Kem One emploie actuellement 1.800 salariés en France, dont 1.300 à Saint-Fons, près de Lyon, et à Balan dans l'Ain. L'entreprise a été placée en redressement judiciaire en mars dernier, neuf mois seulement après son rachat par Klesch.

Ce dossier sensible pour l'industrie française est suivi de près à la fois par le ministère du redressement collectif d'Arnaud Montebourg et par l'Elysée.

Catherine Lagrange, édité par Yves Clarisse