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Société

Sim, « un discret De Funès »

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Le comédien Sim est mort hier dimanche à l'âge de 83 ans. Retour sur la carrière d'un homme à la fois populaire et discret, auquel ses proches rendent hommage.

Sim est mort hier dimanche 6 septembre à Saint-Raphaël (Var) à l'âge de 83 ans. Il avait été hospitalisé pour une pneumonie il y a quelques jours.

Sim en "Baronne de la Tronche en biais", avec Guy Lux au début des années 80 :

Cinéma, théâtre, télé...

Un physique, un sourire, une voix atypiques : le comédien et humoriste, de son vrai nom Simon Berryer, était l'une des figures comiques les plus populaires du théâtre et de la télévision en France depuis ses débuts aux côtés de Jean Nohain dans les années 60.

Sim a tourné de nombreux films, dont Cartouche de Philippe de Broca (1962), Elle boit pas, elle fume pas, elle drague pas, mais elle cause de Michel Audiard (1970), Les Mariés de l'an II de Jean-Paul Rappeneau (1971), Pinot simple flic de Gérard Jugnot (1984), et récemment Astérix et Obélix aux Jeux Olympiques de Frédéric Forestier et Thomas Langmann (2008).

Sim a aussi connu un grand succès avec son personnage de la "Baronne de la Tronche en biais" mis en scène dans des sketches, ainsi qu'avec ses interventions dans l'émission radiophonique et télévisée des Grosses Têtes, à laquelle il participait depuis 1977. Depuis quelques années, Sim limitait ses engagements à la série Louis la Brocante, dans laquelle Sim jouait le rôle de Théodore depuis 2007 au côté de Victor Lanoux. Le dernier épisode auquel il a participé doit être diffusé sur France 3 le 24 septembre.

« Les mêmes qualités que De Funès »

Il devait apparaître dans le prochain film de Jean-Pierre Mocky, avec qui il avait déjà tourné en 1977 dans Le roi des bricoleurs, où il avait remplacé Louis de Funès, tombé malade. Et pour le réalisateur, Sim n'a pas eu le succès qu'il aurait mérité. Il le compare même à Louis de Funès : « les gens ne le considéraient pas comme une vedette, alors qu'il avait exactement les mêmes qualités que Fufu. Curieusement, ces deux destins étaient brillantissimes et Sim a été discret. C'est dommage, il y avait la place pour les deux. Il y a bien eu Fernandel et Bourvil ; il pouvait y avoir Sim et De Funès. Mais malheureusement, il a un peu renoncé ; il faisait beaucoup de tournées de théâtre avec sa femme... »

« Un homme très triste », qui avait « besoin de faire rire »

Selon Jean-Pierre Mocky, Sim « n'a pas fait la carrière qu'il aurait du faire. Il s'est spécialisé dans les imitations de femmes, mais en fait, comme tous les clowns, comme Jean Carmet, comme tous les gens qui ont l'air de rigoler tout le temps, c'était un homme très triste. Je l'aimais beaucoup à cause de cette humanité qu'il avait. Il n'était pas fait pour notre métier, parce que c'était un homme intègre ; donc malheureusement dans ce métier, il aurait fallu qu'il soit plus combinard pour rester dans les premiers. »

Le navigateur Olivier de Kersauson était un proche de Sim. Il se souvient avec émotion de sa « gentillesse, de sa dérision sans aigreur - Sim était content de son sort - et de son besoin de faire rire, et toujours avec talent ».

La rédaction, avec Valentin Dunate et BFM TV