BFMTV
Société

« Séquestré dans la cage d'escalier... 20 coups de couteau »

De plus en plus d'agressions envers les agents d'intervention ERDF et GRDF sont à déplorer. La profession alertent les pouvoirs publics.

De plus en plus d'agressions envers les agents d'intervention ERDF et GRDF sont à déplorer. La profession alertent les pouvoirs publics. - -

Les agents d'intervention d'ERDF et de GRDF sont de plus en plus souvent victimes d'agressions violentes de la part des clients. Ils alertent les pouvoirs publics. Témoignages.

Les agents d'intervention d'ERDF et de GRDF tirent le signal d’alarme sur leur situation. Ils sont de plus en plus victimes d'agressions violentes de la part des clients, notamment quand ils sont chargés de couper l'électricité ou le gaz aux ménages. 400 agressions sont ainsi enregistrées chaque année, dont 200 en Île-de-France.

Il y a deux explications à cela : la multiplication des coupures (le chiffre existe uniquement pour le gaz : autour de 60.000 depuis le début de l'année), et le coût de ces interventions (autour de 100 euros).
Ces agents sont aujourd'hui les seules personnes physiques que rencontrent les clients, tous les contrats se gérant par téléphone ou Internet. C'est le troisième argument donné par la CGT Energie.

Témoignage ce matin sur RMC de l'un de ces agents agressés, Franck, qui travaille dans la banlieue ouest de Paris.

« Ça a été la séquestration dans la cage d'escalier et vingt coups de couteau »

Franck raconte comment, en juin dernier, alors qu’il intervenait pour remettre l'électricité à un client, la situation a dégénéré : « Le client n'a pas compris que je ne pouvais pas faire cette intervention parce qu'il me manquait le document obligatoire... Ça a été la séquestration dans la cage d'escalier, vingt coups de couteau, destruction du véhicule, menaces de mort... Il a fallu négocier pendant 20 à 30 minutes »

« On en est au stade où les agents dérogent aux règles de sécurité »

Franck témoigne aussi des conséquences de cette agression : « On ne sort pas indemne de ce genre de choses. On n’est pas du tout préparé à se retrouver avec une arme à feu, un parpaing dans le pare brise, une course poursuite dans la ville… La personne avait une trentaine d’années, elle m’a raconté sa vie. Déjà je ne suis pas psychologue et lui remonter le moral, c’était pas ça qu’il voulait lui, c’était du courant. On en est au stade où les agents dérogent aux règles de sécurité pour aller plus vite, pour éviter de tomber sur le client »

« Plus personne ne se sent en sécurité »

Thierry Gerbert, qui travaille sur ces violences pour le syndicat CGT Energie, dresse une liste des agressions les plus graves auxquelles il a été confronté dans le cadre de sa mission : « Un jeune avait été incendié par des dealers à Rouen. On a eu un jeune laissé pour mort, frappé par des dealers à la Courneuve. Une jeune fille avait été poignardée aussi, parce qu’elle faisait une relève de compteurs. Il y a un peu tous les cas de figure. Plus personne ne se sent en sécurité. »

Bourdinandco - Avec Thomas Chupin