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Sept centrales nucléaires survolées par des drones: EDF porte plainte

La centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle.

La centrale nucléaire de Cattenom, en Moselle. - Wikimedia

Les drones ont été repérés principalement entre le 13 et le 20 octobre, la nuit. L'ONG Greenpeace nie être impliquée.

Sept centrales nucléaires, dont une en déconstruction, ont été survolées par des drones en octobre, "sans conséquences sur la sûreté ni le fonctionnement des installations", a-t-on appris mercredi auprès d'EDF. Les drones ont été repérés principalement au cours de la semaine du 13 au 20 octobre, en général la nuit ou tôt le matin, selon EDF qui a à chaque fois déposé plainte auprès de la gendarmerie.

Le premier survol "d'un aéronef assimilable à un drone" a été détecté le 5 octobre au-dessus de la centrale en déconstruction de Creys-Malville, en Isère, selon EDF. Les autres survols ont eu lieu au-dessus des centrales de Gravelines, dans le Nord, Cattenom en Moselle, du Blayais en Gironde, du Bugey dans l'Ain, de Chooz dans les Ardennes et de Nogent-sur-Seine dans l'Aube. 

"Opération de grande envergure"

Selon Greenpeace, "les survols incriminés ont eu lieu parfois le même jour sur quatre sites éloignés, Bugey, Gravelines, Chooz, Nogent-sur-Seine le 19 octobre par exemple, ce qui témoigne d'une opération de grande envergure". Le site du Commissariat à l'énergie atomique de Saclay (Essonne) a également été survolé, affirme l'ONG dans un communiqué.

Pourtant, lors d'une conférence de presse, le colonel Jean-Pascal Breton, porte-parole de l'armée de l'air, a relativisé la menace, soulignant que ces drones étaient "de toute petite taille, en vente dans le commerce" et que les autorités ne disposaient "que de témoignages". "On peut estimer que vu la taille des drones, il n'y a pas de menace avérée contre les installations en elles-mêmes".

Greenpeace dément être impliqué

En mai 2012, un militant de Greenpeace avait survolé la centrale du Bugey à l'aide d'un parapente à moteur, avant d'atterrir sur le site. La scène avait été filmée à l'aide d'un drone par l'organisation qui souhaitait interpeller les autorités, entre les deux tours de l'élection présidentielle, sur la "vulnérabilité" des sites nucléaires à une attaque aérienne. Cette fois-ci, Greenpeace nie "toute implication" et a réclamé une enquête sur ces "survols suspects".

"C'est une opération concertée avec des moyens importants, donc on est très inquiet de voir que les gens puissent utiliser des drones qui circulent dans des espaces aériens interdits, et que la seule réponse d'EDF est d'aller porter plainte au tribunal", a réagi Yannick Rousselet, un représentant de Greenpeace, sur BFMTV.

Espace aérien très restreint autour des centrales

"Nous ne nous exprimons pas en dehors de notre champ de compétences", a pour sa part déclaré l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), chargée notamment de vérifier que les centrales sont dimensionnées pour résister à la chute accidentelle d'un avion ou à des agressions terroristes.

La sécurité aérienne des centrales relève du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité rattaché au ministère de l'Ecologie et de l'énergie. Le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de cinq kilomètres et de 1.000 mètres d'altitude autour des sites. L'espace aérien au-dessus des centrales nucléaires est surveillé par l'armée de l'air, dans le cadre d'un protocole avec EDF.

A.S. et C. P. avec AFP