Selon une étude, le coronavirus peut survivre jusqu'à 9 jours sur une surface non-désinfectée

De par ses nombreux points communs avec le SRAS, des scientifiques sont parvenu à estimer le temps de survie de ce nouveau coronavirus.

Des zones d’ombre persistent encore quant à l'épidémie de Covid-19 qui sévit actuellement en Chine, et qui a déjà fait plus de 1900 morts et 72.300 patients contaminés. Si de nombreuses équipes scientifiques sont actuellement à l’œuvre afin de mettre au point un potentiel vaccin, le mode de propagation du virus pose toujours question. Afin de limiter les risques, la banque centrale chinoise a même décidé de mettre en quarantaine ses billets de banque usagés.

Comparaison avec le SRAS

Pourtant, une nouvelle étude allemande dont les résultats ont été publiés dans le Journal of Hospital Infection pourrait accélérer ces recherches. En étudiant les caractéristiques d’autres types de coronavirus dont le SRAS et le MERS, des scientifiques ont en effet découvert que sur une surface inanimée, métal ou verre par exemple, de tels virus pouvaient survivre jusqu'à neuf jours si aucune désinfection n'est faite, rapporte CNN.

Contacté par le média américain, Charles Chiu, professeur de maladies infectieuses à l'Université de Californie à San Francisco, qui n’a pas participé aux travaux, assure de son côté qu’il était préférable de se baser sur les données du SRAS, "qui est le plus proche par rapport au nouveau coronavirus, avec une similitude de séquence de 80%, parmi les coronavirus testés. Pour le coronavirus du SRAS, la plage de persistance sur les surfaces était de moins de cinq minutes à neuf jours", détaille-t-il.

Manque de données

Pour autant, ces nouveaux travaux, menés sur 22 études réalisées sur des coronavirus, l’utilisation de produits ménagers courants devrait également avoir un impact significatif sur la propagation du virus.

Dans le détail, l’étude souligne que "des procédures de désinfection de surface avec 62-71% d'éthanol, 0,5% de peroxyde d'hydrogène ou 0,1% d'hypochlorite de sodium" peuvent rendre inactives le virus. À titre d’exemple, selon l’ANSM, une solution hydro-alcoolique telle qu’elle est vendue dans le commerce contient plusieurs de ces composants.

De tels résultats sont malgré tout à prendre avec des pincettes, tant le manque de données concernant le nouveau coronavirus reste un frein aux recherches. "Davantage de recherches utilisant des cultures du nouveau coronavirus sont nécessaires pour établir la durée de sa survie sur les surfaces", constate encore le docteur Charles Chiu.

"Pas le principal moyen" de transmission

En guise de conclusion, CNN rappelle que selon les premières constatations, le nouveau coronavirus se transmet la plupart du temps d'homme à homme, essentiellement par des gouttelettes respiratoires.

"Il est possible qu'une personne contracte le Covid-19 en touchant une surface ou un objet infecté par le virus, puis en se touchant la bouche, le nez ou éventuellement les yeux, mais cela ne semble pas être le principal moyen utilisé par le virus pour se propager", constate d'ailleurs le site du CDC (Centers for Disease Control and Prevention), l'agence américaine de protection de la santé publique.

Hugo Septier