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Société

Seine-Maritime : 22 500 personnes privées d’eau potable

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Depuis une semaine, les habitants de Bolbec et sa région (Seine-Maritime), sont invités à ne plus consommer l’eau du robinet « par précaution ». La cause : une pollution d'origine industrielle détectée dans un captage.

Les habitants de Bolbec et sa région (Seine-Maritime) ne peuvent plus consommer l’eau du robinet. Une pollution industrielle a été détectée dans un captage. Au total, ce sont 22 500 personnes privées d’eau potable. Selon le ministère de l'Ecologie, cette pollution a pour origine l'usine pharmaceutique ORIL industrie de Bolbec appartenant au groupe Servier. A la demande du ministère, le préfet de Seine-Maritime a prescrit à l'entreprise de « faire réaliser, dans un délai de trois semaines, une étude sur les sols de l'usine et sur la nappe phréatique ».
Cette pollution est due à une substance, la N-Nitrosomorpholine, qui n'était jusqu'alors pas recherchée dans les analyses de l'eau. Elle a été détectée en très petite quantité dans un captage, selon la Communauté de communes Caux Vallée de Seine (CVS) à laquelle appartient Bolbec.

Le « principe de précaution » invoqué

Suite à cette détection, le préfet a recommandé lundi dernier de ne pas utiliser cette eau pour des usages alimentaires. La CVS, qui invoque « le principe de précaution », a commencé à prendre des mesures pour sécuriser ses approvisionnements en eau et a mis en place une distribution de bouteilles d’eau potable à destination des habitants concernés.

« Il ne faudrait pas que ça dure »

A Bolbec, les habitants ne savent pas combien de temps ces mesures devront être appliquées. « On est touché étant donné qu’on s’en sert tous les jours pour cuisiner, pour faire la vaisselle, pour faire le café et les glaçons, explique Frédéric Lettelier, hôtelier-restaurateur à Bolbec. On ne peut pas cuisiner avec de l’eau en bouteille tout le temps. Surtout que c’est un geste que l’on faisait tous les jours d’ouvrir le robinet. Je ne sais pas où on va. Il ne faudrait pas que ça dure, en plus ils ne savent pas combien de temps ça va durer. On peut en avoir pour 15 jours, 3 semaines, un an donc là ça risque de poser de gros problèmes ».

Distribution d'eau en bouteille

Le maire de la commune, Dominique Métot se veut rassurant. « Il pourrait y avoir un risque à partir du moment on où boit deux litres d’eau par jour et par personne, sur une très longue période - une trentaine d’années -, et il y aurait un cas sur 100 000 potentiellement cancérigène, tempère-t-il. Aujourd’hui, on est dans l’incapacité de dire combien de temps ça peut durer. Nous avons mis en place une campagne d’information, un numéro vert et de la distribution d’eau en bouteille, à raison de 3 litres par personne, soit un peu plus de 46 000 bouteilles par jour ».

La Rédaction, avec Antoine Serres