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Société

Seine-et-Marne: des migrants enfermés en centre de rétention dénoncent "des mauvaises conditions sanitaires"

Centre de rétention administrative du Mesnil Amelot

Centre de rétention administrative du Mesnil Amelot - Christophe ARCHAMBAULT / AFP

Près d'une cinquantaine d'hommes enfermés dans le centre de rétention administrative ont passé la nuit de samedi à dimanche dans la cour du bâtiment pour dénoncer "des mauvaises conditions sanitaires".

Près d'une cinquantaine d'hommes enfermés dans le centre de rétention administrative (CRA) du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) ont passé la nuit de samedi à dimanche dans la cour du bâtiment pour dénoncer "des mauvaises conditions sanitaires" et réclamer leur libération, a-t-on appris de sources concordantes.

"Il y a 47 hommes retenus au CRA qui sortent de prison. Ils sont en situation irrégulière", indique la préfecture de Seine-et-Marne. Le centre de rétention administrative est un lieu où sont enfermés les migrants en attente d'expulsion.

Des négociations en cours

Selon la préfecture, "un porte-parole parmi les retenus a été désigné" et des négociations sont en cours dimanche en début d'après-midi avec le directeur du CRA pour qu'ils regagnent leurs chambres.

Dans un communiqué commun, des sans-papiers déclarent avoir subi des "coups de matraque et des gaz lacrymogènes". Des affirmations que conteste la préfecture.

Des mauvaises conditions sanitaires

Enfermés depuis le début du confinement, des retenus se disent "en panique" et dénoncent "des mauvaises conditions sanitaires". "L'un d'entre nous a été libéré, il y a quelques jours à la suite d'une suspicion de Covid-19". Sur place, ils indiquent n'avoir "ni masques, ni gel hydroalcoolique". 

La préfecture de Seine-et-Marne précise qu'"aucun cas de Covid-19" n'a été détecté au Mesnil-Amelot qui est le plus grand CRA de France, situé à quelques centaines de mètres des pistes de l'aéroport de Roissy-Charles de Gaulle.

Grève de la faim

Joint par téléphone, Yousri qui fait partie des retenus, est sorti de la prison de Fresnes (Val-de-Marne) le 7 mars. Le jeune homme de nationalité tunisienne s'est vu notifier une obligation de quitter le territoire français.

"Ils ne peuvent pas nous renvoyer car il n'y a pas d'avions alors ils doivent nous libérer. On ne veut pas attraper le coronavirus enfermé", déclare Yousri qui a "entamé une grève de la faim samedi".

Un premier cas de Covid-19 a été détecté dans un CRA, celui de Paris-Vincennes, où 54 personnes sont encore enfermées. Ces dernières semaines, la poursuite de l'activité des CRA a fait l'objet d'un bras de fer entre le gouvernement et les défenseurs des migrants.

Le Conseil d’État a tranché le débat fin mars, en décidant que ces établissements pouvaient rester ouverts, jugeant que le maintien en rétention n'est pas un "facteur d'évolution de l'épidémie". Depuis un mois, les CRA se sont progressivement vidés, sous l'impulsion de décisions de remises en liberté par des juges.

Cy.C avec AFP