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Société

Scandale après la libération du braqueur présumé d'Uriage

Le décès de l'un des braqueurs avait entraîné une flambée de violence entre casseurs et CRS à Grenoble

Le décès de l'un des braqueurs avait entraîné une flambée de violence entre casseurs et CRS à Grenoble - -

La libération du braqueur présumé du casino d'Uriage, jeudi soir par la justice, provoque une vague d'indignation. La ministre de la Justice, Michèle Alliot-Marie, a demandé au parquet de faire appel.

Moncif Ghabour, soupçonné d'être le co-auteur de l'attaque à main armée du casino d'Uriage-les-Bains dans la nuit du 15 au 16 juillet, est sorti libre jeudi à l'issue de sa mise en examen (« vol à main armée » et « tentative d'homicides volontaires »). L'homme, un braqueur multirécidiviste âgé de 25 ans, sera soumis durant la durée de l'instruction à un simple contrôle judiciaire.
La décision a immédiatement suscité un tollé de toutes parts. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, a exprimé sa « très vive indignation ». Sa collègue à la Justice, Michèle Alliot-Marie, a pour sa part demandé au parquet de faire appel de la remise en liberté, ce qui a été fait dans la foulée.

« Un magistrat totalement irresponsable »

Pour sa part, le syndicat de policiers Synergie, par la voix de son secrétaire général Patrice Ribeiro, s'estime outré et qualifie la décision d'acte de forfaiture: « Quand on voit aujourd'hui qu'un individu multirécidiviste, qui a déjà passé plusieurs années en prison, braque un casino, tire sur des policiers avec son complice, part en cavale, on a un mal fou à la retrouver. Et aujourd'hui un magistrat totalement irresponsable le remet dehors ».

« Quand on est mis en examen, on est présumé innocent »

En réponse, le Syndicat de la Magistrature estime que le juge n'avait en aucun cas l'obligation de placer le suspect en détention. Matthieu Bonduelle en est le secrétaire général: « Quand on est mis en examen, on est présumé innocent, c'est la loi. C'est seulement à titre exceptionnel qu'une personne mise en examen doit être placée en détention pour la simple raison qu'on n'est pas encore certain de sa culpabilité. Moi ce qui me gêne, c'est que des policiers s'érigent en juges ».

L'attaque à main armée du casino d'Uriage-les-Bains s'était soldée par une fusillade entre les forces de l'ordre et Karim Boudouda, co-auteur de l'attaque du casino. Son décès avait embrasé le quartier de la Villeneuve, dont il était originaire.

Nicolas Sarkozy avait alors prononcé à Grenoble un discours sur l'insécurité et l'immigration, proposant de déchoir de la nationalité française toute personne d'origine étrangère qui porterait atteinte à la vie d'un policier, d'un gendarme ou de tout autre représentant de l'autorité publique.