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Société

Saint-Malo: les balades en calèche suspendues après des menaces de militants de la cause animale

Un propriétaire de calèche rafraîchit ses chevaux sous une chaleur étouffante, le 26 avril 2023 à Séville. (illustration)

Un propriétaire de calèche rafraîchit ses chevaux sous une chaleur étouffante, le 26 avril 2023 à Séville. (illustration) - CRISTINA QUICLER / AFP

La gérante d'une entreprise de transport de touristes en calèche à Saint-Malo a annoncé suspendre temporairement ses activités après des menaces et insultes reçues sur les réseaux sociaux.

"Violente hystérie infondée", "dérives sectaires", "groupuscule extrémiste"... La fondatrice des "Chevaux de la mer", qui propose des balades en calèche à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), a annoncé dimanche suspendre "pour le moment" son activité après avoir reçu des insultes et menaces sur les réseaux sociaux de la part de militants de la cause animale.

"Afin d'éviter toutes actions violentes de la part de ce groupuscule extrémiste sur la place publique de la ville de Saint-Malo, je vous informe que j'ai dû prendre la décision d'arrêter LA NAVETTE", a publié Solène Lavenan sur Facebook.

Un "transport digne du Moyen-âge"

Selon elle, deux mails sont à l'origine de cette décision. Le premier, que France 3 Bretagne a pu consulter, donne le ton:

"Honte à vous. Quel genre de personne êtes-vous pour vous faire du fric en martyrisant un cheval pour transporter des gros fainéants. Il a chaud, il souffre, vous êtes à vomir."

Mais c'est le deuxième mail, partagé sur Facebook par la gérante, qui a poussé Solène Lavenan à prendre une telle décision. "Nous sommes un grand nombre à faire circuler ce document car nous sommes outrés. Nous allons faire tout ce que nous pouvons pour faire arrêter ce transport digne du Moyen-âge", y est-il écrit.

D'après Solène Lavenan, cette vague de haine sur les réseaux sociaux aurait pour origine une publication du Parti animaliste dénonçant "des chevaux exploités en plein soleil, sur la route, parmi les voitures...". "Ce genre de pratiques doit cesser!", avait ajouté le parti sur son compte Twitter (devenu depuis X), citant un article de Ouest-France qui faisait découvrir l'entreprise de Saint-Malo à ses lecteurs.

Le Parti animaliste supprime mais condamne toujours

"Ces publications sur Facebook et Twitter ont été vues par des milliers de personnes. Elles ont fait l'objet de commentaires haineux, menaçants", avait réagi Solène Lavenan auprès du même journal régional.

Mis au fait de ces messages, le Parti animaliste a décidé de supprimer sa publication, en rappelant qu'il condamnait la pratique mais ne ciblait pas en particulier les calèches d'Ille-et-Vilaine.

"L'article que nous avions utilisé sur les promenades en calèche n'est qu'un exemple, et l'entreprise citée, dont nous ne saurions présager de la façon dont elle traite ses animaux, n'est pas visée spécifiquement par notre publication", a-t-il précisé sur Facebook.

Il a toutefois ajouté: "Le Parti animaliste réaffirme que cette activité en général, outre qu'elle est un terreau favorable à de nombreuses dérives, est incompatible avec le respect des besoins biologiques des chevaux. Aussi impopulaire soit-il, c'est un des combats que nous portons avec force."

Théo Putavy