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Société

Roland-Garros: Francesca Schiavone s'adjuge le titre

L'Italienne Francesca Schiavone, 17e mondiale, a remporté samedi le premier titre du Grand Chelem de sa carrière en battant en finale de Roland-Garros l'Australienne Samantha Stosur, septième mondiale, sur le score de 6-4 7-6(2) en une heure 38 minutes. /

L'Italienne Francesca Schiavone, 17e mondiale, a remporté samedi le premier titre du Grand Chelem de sa carrière en battant en finale de Roland-Garros l'Australienne Samantha Stosur, septième mondiale, sur le score de 6-4 7-6(2) en une heure 38 minutes. / - -

PARIS - L'Italienne Francesca Schiavone, 17e mondiale, a remporté samedi le premier titre du Grand Chelem de sa carrière en battant en finale de...

par Jean-Paul Couret

PARIS (Reuters) - Francesca Schiavone a épaté samedi le court central de Roland-Garros par une victoire 6-4 7-6 sur Samantha Stosur, démontrant que l'intelligence de jeu pouvait contrer la puissance et faire gagner une finale de simple dames.

L'Italienne, qui n'avait jamais dépassé les quarts de finale d'un tournoi du Grand Chelem et qui est plus proche, avec ses 29 ans, de la fin que du début de sa carrière, a arraché sa victoire au caractère et l'a célébrée avec exubérance.

Après avoir embrassé la terre battue et mangé quelques grains de poussière, elle s'est ruée dans les tribunes et en est redescendue avec un drapeau italien.

La remise des prix s'est transformée en un mini-show commencé par un "je n'ai rien préparé, chaque fois que je prépare quelque chose, il ne se passe jamais rien" et fini par un mélange de "grazie mille" et "I love you".

Son émotion était à l'image de la tension qui l'a inspirée pendant l'heure et les 38 minutes du match.

Fidèle à sa réputation de joueuse-jamais-battue, elle a appliqué à la lettre son plan de jeu qui est de ne jamais lâcher un point, de toujours faire jouer à ses adversaires le coup supplémentaire qui peut renverser un échange mal engagé.

Sa force est aussi d'avoir suffisamment de coups à effets dans sa raquette pour parvenir par des variations à casser le rythme de ses adversaires et à les surprendre.

Samantha Stosur savait tout cela. Elle savait aussi que sa victoire passait par sa capacité à développer son jeu d'attaque en enchaînant les services kickés et les grands coups droits que lui permettent de tirer ses larges épaules.

Elle y est souvent parvenue, le score somme toute serré le prouve, mais le jeu de Schiavone lui a aussi fait perdre aux moments décisifs la confiance tirée de ses victoires sur trois numéros un mondiales, anciennes ou présente, Justine Henin en huitièmes, Serena Williams en quarts, et Jelena Jankovic en demie.

Le premier de ces moments décisifs est venu à 4-4. Le match était équilibré entre deux joueuses bien entrées dans un match avec très peu de fautes et sans la moindre balle de break.

SAUTS DE CABRI

Le public avait du mal à choisir sa favorite entre l'Australienne au look de surfeuse, casquette, lunettes, robe noire et muscles bien dessinés, et l'Italienne en tenue blanche d'un autre âge et dont le corps fait plutôt penser à un écorché d'amphithéâtre de faculté de médecine.

On en était à 4-4 donc, lorsque de deux fautes en coup droit et à la volée, Stosur s'est retrouvée menée 0-30.

Schiavone a joué le coup à fond. Elle est sortie de sa zone de défense pour se ruer à la volée, forcer le point de 0-40 et se donner trois balles de break.

La première a été effacée d'un revers trop long, la deuxième d'une montée au filet de l'Australienne et de la bande du filet qui a fait mourir le passing de l'Italienne dans le couloir. Une double faute a donné la troisième à Schiavone.

Bien que menée à son tour 0-30 sur son service, Schiavone s'est donnée une balle de set d'un ace, d'un coup droit à angle et d'un service court croisé.

Stosur est restée dans le match grâce à un de ces enchaînements service-coups droits qui font sa force mais après un nouveau service croisé de Schiavone elle a cédé le set d'une faute de revers.

Le match était loin d'être joué. Une colère de Schiavone sur une décision d'arbitrage litigieuse à 1-1 0-15 sur service Stosur l'a montré.

Une perte de service de l'Italienne dans le quatrième jeu l'a confirmé d'autant que Stosur s'est détachée 4-1 grâce à un jeu de service blanc.

Toutes les joueuses savent qu'il faut gagner deux fois les points, les jeux et les sets contre l'Italienne. L'avantage de l'Australienne a fondu. A 6-6, un sentiment que Schiavone ne pouvait pas perdre le tie-break flottait sur le Central.

A 2-2, elle a fait le premier mini-break d'une amortie à effet rétro puis a aligné les trois points suivants sur une montée au filet à contretemps, un coup droit décroisé sur la ligne et une nouvelle montée à la volée.

Quelques sauts de cabri ont fêté les quatre balles de match. La première a suffi sur un retour hors cadre de Stosur.

Championne inédite d'une finale inédite, Schiavone a ainsi a réécrit l'histoire du tennis féminin.

Elle restera à jamais la première Italienne à remporter un tournoi majeur depuis le début de l'ère Open, en 1968. La première représentante, homme ou femme, de son pays, aussi, à remporter Roland-Garros et un tournoi du Grand Chelem depuis Adriano Panatta en 1976.

Edité par Pascal Liétout