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Robert Bourgi accuse encore et dit ne rouler pour personne

Après avoir accusé, dans le Journal du Dimanche, Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir reçu pendant dix ans par son intermédiaire plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds occultes, l'avocat Robert Bourgi a affirmé lundi sur Europe 1 lu

Après avoir accusé, dans le Journal du Dimanche, Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir reçu pendant dix ans par son intermédiaire plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds occultes, l'avocat Robert Bourgi a affirmé lundi sur Europe 1 lu - -

PARIS (Reuters) - L'avocat Robert Bourgi a de nouveau mis en cause lundi plusieurs ex-présidents et ministres de la Ve République qui auraient,...

PARIS (Reuters) - L'avocat Robert Bourgi a de nouveau mis en cause lundi plusieurs ex-présidents et ministres de la Ve République qui auraient, selon lui, reçu directement ou indirectement pendant des décennies des fonds occultes de chefs d'Etat africains.

Ses déclarations, qui devraient lui valoir plusieurs plaintes en diffamation, ont déclenché un tollé dans la classe politique à sept mois et demi du premier tour de l'élection présidentielle.

Après avoir accusé, dans le Journal du Dimanche, Jacques Chirac et Dominique de Villepin d'avoir reçu pendant dix ans par son intermédiaire plusieurs dizaines de millions de dollars de fonds occultes, Robert Bourgi a affirmé lundi sur Europe 1 lundi que ces pratiques remontaient aux années 1960.

"M. (Jacques) Foccart (longtemps conseiller aux affaires africaines de l'Elysée aujourd'hui décédé) m'a dit, à moi, que ces pratiques existaient même du temps de M. Pompidou, même du temps de M. Giscard d'Estaing et même du temps de M. Mitterrand", a-t-il déclaré.

Jacques Chirac et Dominique de Villepin ont annoncé dimanche à tour de rôle qu'ils allaient déposer plainte en diffamation. L'ancien Premier ministre a qualifié de "fariboles" les allégations de l'avocat.

Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer (UMP) a évoqué dimanche la possibilité de saisir une commission d'enquête parlementaire sur les "affirmations sans le moindre début de commencement de preuve", de Robert Bourgi.

Ce dernier a reconnu qu'il n'avait aucun élément à fournir à l'appui de ses accusations.

"Je n'ai aucune preuve. Dans ce domaine-là, il n'y a aucune preuve, aucune trace", a-t-il dit sur Europe 1. "Et tout le monde le sait, à commencer par ceux à la disposition desquels je vais me mettre, c'est-à-dire les magistrats".

L'OPPOSITION EN APPELLE À LA JUSTICE

L'ouverture d'une information judiciaire a de nouveau été réclamée lundi par l'opposition.

"Il n'y a qu'une manière de faire la lumière: la justice. La justice et rapidement", a dit l'ancien Premier ministre socialiste Laurent Fabius sur RTL.

"Ce qui est sûr, c'est que si ces faits sont avérés, c'est le plus grand scandale de la droite depuis des décennies", a-t-il ajouté.

Robert Bourgi assure que les pratiques occultes auxquelles il a collaboré ont cessé après l'arrivée de Nicolas Sarkozy à l'Elysée.

A gauche comme au Front national, l'opposition croit voir derrière les révélations de Robert Bourgi la volonté de Nicolas Sarkozy de nuire à Dominique de Villepin, qui n'exclut pas une candidature à la présidentielle.

"Je ne roule pour personne. J'entends dire que je suis conseiller officieux, officiel, du président Sarkozy, c'est faux. Je ne suis le conseiller de personne ", a répliqué Robert Bourgi avant d'ajouter: "Mes avis sont sollicités."

Pour Marine Le Pen, la présidente du FN, l'affaire est pourtant bien liée aux dissensions au sein de l'UMP.

"Je pense qu'au bénéfice de règlements de comptes entre M. de Villepin et M. Sarkozy, on finit par apprendre la vérité", a-t-elle dit sur France Info.

"C'est ça qui me paraît très suspect en l'occurrence: c'est que M. Bourgi est très, très proche de Nicolas Sarkozy, il fait partie du premier cercle du PR, du cercle de la famille, des amis proches", a-t-elle ajouté.

"Croyez-moi, je pense que les Français, d'ici quelques mois, en apprendront aussi sur la manière dont le président de la République est dans la continuité en la matière."

Marc Angrand, édité par Patrick Vignal